l'Ange et l'Enfant

L'Ange et l'enfant

   Le ciel s'était noirci, la végétation avait flambé et le sol s'était troué. Ce dernier a vu s'achever une bataille entre les brûlants Enfers et l'Eden constant. Sur cette planète loin de notre monde d'humain, des êtres similaires à nous ont assisté impuissants au choc de ces deux forces supérieurs, ravivant la flamme de leur éternel combat.

   Maintenant et après cette rixe violente ente les armées de l'Eden et les légions infernales, on peut observer des cimetières d'anges écroulés, des champs recouvert par des corps de titans infernaux, des machines de guerre noyées aux fonds des océans, des divinités empalées sur des montagnes, des monstres étouffés par les sables de grand désert, des vallée de carcasses démoniaques enchevêtrées aux cornes fondues par leur propre flamme et les cités détruites de ceux qui n'ont pas désiré voir ce spectacle. 

   Au milieu de ces nécroses de chaires brûlantes et des tas armures salis ne semblant pas trouver de fin, un seul survivant foulait encore ce champ de bataille planétaire. Un colosse de cristal fendu, un Ange blessé, armé d'une faux abîmée par la lutte qu'il venait de mener. Cet Ange mutilé errait sans but dans ces plaines vides de paix. Il flottait sur les ruines de la civilisation qui a essuyé cette bataille, sur les vallées de crucifix où sont exposés comme des charognes des foules forcement coupable de quelque chose. 

   Perdu dans cette violence figée dans le temps, l'Ange cherchait un moyen de retourner à l'Eden, mais il restait étrangement coincé dans ces cimetières abstraits. C'est alors que toujours seul, un mouvement attira l’œil du géant solitaire. Il s'en rapprocha avec curiosité et découvrit qu'un enfant errait comme lui sur ces terres dévastées. Il avait survécu au combat et cherchait inlassablement ses parents, tel le colosse de cristaux fendus. Surpris par la présence d'un autre être vivant, le titan prenant appui sur son arme, courba son dos, observa l'enfant si minuscule pour lui. Le regard du petit être était humide et terrifié, reflétant une image distordue de l'Ange. Il serrait près de son corps une peluche en toile, tel un torchon qu'on offre à un bambin pour le rassurer. La créature tenta de lui dire quelque chose, mais cela ne résonna que comme un grincement fatigué. L'enfant s'approcha du géant épuisé dans l’espoir qu'il le ramène vers un monde paisible, comme-ci il s'agissait de la faucheuse qui venait le chercher. Mais l'Ange céda à ses blessures après que l'enfant est fait quelque pas. Le colosse s'écrasa dans la poussière de ces ruines, en provoquant un souffle de noirceur sans égal. Le menton contre le sol et les bras dans la position d'un gisant, l'ange commença son agonie. Après plusieurs minutes, l'enfant arriva enfin devant le visage du colosse terrassé par sa barbare lutte, et posa sa main sur son visage cristallin. Il écouta sa dernière parole, un grincement discret signifiant quelque chose dans la langue angélique. L'enfant lui répondit malgré qu'il n'est pas compris le message de la créature, il lui dit : "Moi aussi, j'ai peur.