2. Un peu d’histoire

Le dimanche 25 mars de l’an 44… Jacques, dit Boanergès, « fils du tonnerre », un Sylphe, compagnon de Jésus, adopté du Soleil (Arcane XIX), est décapité en Judée après plusieurs voyages à Cadix, Saragosse, et Compostelle, qu’il avait entrepris pour évangéliser la Galice. Le mercredi 25 juillet, son simulacre mort est débarqué sans tête sur les côtes espagnoles de Compostelle. Le dimanche 30 décembre, il y est enseveli.

« Or, après que saint Jacques eut été décollé, ses disciples enlevèrent son corps pendant la nuit par crainte des Juifs, le mirent sur un vaisseau et abandonnant à la divine Providence le soin de sa sépulture, ils montèrent sur ce navire dépourvu de gouvernail ; sous la conduite de l'ange de Dieu, ils abordèrent en Galice, au royaume de Louve ».

Il y avait alors en Espagne une reine qui portait réellement ce nom et qui le méritait (une Hloranide del’arcane IV, l’empereur au très mauvais caractère)..

Les disciples déchargèrent le corps, et le posèrent sur une pierre énorme, qui, en se fondant comme de la cire sous le corps, se façonna merveilleusement en sarcophage. Les disciples vinrent dire à Louve : "Le Seigneur J. C. t'envoie le corps de son disciple, afin que tu reçoives mort celui que tu n'as pas voulu recevoir vivant." Ils lui racontèrent alors le miracle par lequel il avait abordé en son pays sans gouvernail ; et lui demandèrent un lieu convenable pour sa sépulture. La reine entendant cela, les adressa au roi d'Espagne, afin d'obtenir là-dessus son consentement ; mais ce roi les fit mettre en prison. Or, pendant qu'il était à table, l'ange du Seigneur ouvrit la prison et les laissa s'en aller en liberté.

Quand le roi l'eut appris, il envoya à la hâte des soldats pour les ressaisir. Un pont sur lequel passaient les soldats vint à s'écrouler, et tous furent noyés dans le fleuve. A cette nouvelle, le roi, qui regrettait ce qu'il avait fait et qui craignait pour soi et pour les siens, envoya prier les disciples de revenir chez lui et leur permit de lui demander tout ce qu'ils voudraient. Ils revinrent donc et convertirent à la foi tout le peuple de la cité. Louve fut très chagrinée en apprenant ces: faits ; et quand les disciples la vinrent trouver pour lui présenter l'autorisation du roi, elle répondit : "Prenez mes bœufs qui sont en tel endroit ou sur la montagne ; attelez-les à un char, portez le corps de votre maître, puis dans le lieu qu'il vous plaira, bâtissez à votre goût."

Or, elle parlait en louve, car elle savait que ces bœufs étaient des taureaux indomptés et sauvages ; c'est pour cela qu'elle pensa qu'on ne pourrait ni les réunir, ni les atteler, ou bien que si on pouvait les accoupler, ils courraient çà et là, briseraient le char, renverseraient le corps et tueraient les conducteurs eux-mêmes. Les bœufs alors, sans que personne les dirigeât, amenèrent le corps au milieu du palais de Louve qui, à cette vue, resta stupéfaite. Elle crut et se fit chrétienne. Tout ce que les disciples demandèrent, elle le leur accorda ; elle dédia en l'honneur de saint Jacques son palais pour en faire une église qu'elle dota magnifiquement ; puis elle finit sa vie dans la pratique des bonnes œuvres. »

Avec le corps décapité du simulacre, la stase du Boanergès, un coquillage de nacre, fût ainsi déposée en sécurité dans le refuge que celui-ci s’était préparé lors de ses précédents voyages… Mais sur le simulacre était également dissimulé un puissant artefact : Aeterna Soles Petra : deux pierres qui s’assemblent pour n’en former qu’une, gravée du mot hébreux « Soleil ».

La pièce centrale, la Clef, est gravée du glyphe hébreux « מ » ce qui peut être traduit par « au commencement ».

La roue, la Serrure, est gravée שש ce qui se traduit par « six ».

L’insertion de la clef dans la serrure forme le mot שמש, « soleil ».

Le message est clair : le sixième Ka, le Ka-Soleil, est la source.

Cet artefact à le pouvoir de concentrer le Ka-soleil pour le rendre plus facilement manipulable. Il ne peut fonctionner que lorsque sont assemblées les deux pièces. Il focalise alors en son cœur les champs de Ka-Soleil alentour pour permettre à son porteur de les manipuler à sa guise.

Vers 813 ou 830 après Jésus-Christ, bien des siècles après la reine Louve, un berger du nom de Pelagio, Nephilim de l’Arcane IX (l’Ermite), retrouve l'emplacement de la tombe du Boanergès sur les ruines de l'ancien palais de Louve, recouvert par les champs. La nature avait repris ses droits. Pelagio tente de préserver le refuge du Sylphe, et tout ce qu’il contient, de la curiosité humaine, mais la ferveur pour le saint est telle que sa tâche est vite rendue impossible. Il sauve la stase, mais délaisse l’artefact, dont il ignore le pouvoir. On exhume alors les reliques du corps du saint. Des miracles se produisent, très vite affluent les pèlerins. Le roi Alphonse II ordonne alors la construction d'un sanctuaire sur le "campos stella".

Si Saint-Jacques ne fut pas conquise par les Maures, elle fut cependant prise et pillée en 997 par Muhammad ibn Abî Amir dit el-Mansour, al-Manzor en espagnol, ce qui signifie « le victorieux » en arabe, Pyrim adopté de l’Arcane IV, le Pape. Ce chef de guerre du calife de Cordoue Hicham II, avant d'incendier la basilique, fit arracher les portes et les cloches, que des captifs chrétiens durent transporter jusqu'à Cordoue, où elles furent entreposées dans la grande mosquée. Seul le tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur, compagnon de Jésus-Christ ne fut pas touché. Mais un puissant artefact y fût dérobé.

Les très catholique Isabelle de Castille (1451 – 1504) et Ferdinand d’Aragon (1452 – 1516), tous deux initiés par le Temple, unissent leurs couronnes en 1474.

Ils firent de leur confesseur et maître dans le Temple, Tomás de Torquemada (1420 – 1498), le pre-mier Grand Inquisiteur de l'Inquisition espagnole de 1483 jusqu’à sa mort. Pendant ses quinze années en tant que Grand Inquisiteur, Torquemada a donné à l'Inquisition espagnole une importance et une puissance sans précédent.

La confiscation des biens des « hérétiques » au profit exclusif de l'Inquisition procura à celle-ci une très grande richesse - et donc un pouvoir et des moyens d'action encore plus étendus. Ce fut d'ailleurs une source de tensions avec les souverains Isabelle et Ferdinand, pourtant mandataires de Torquemada, qui avaient espéré qu'une partie de cet argent viendrait alimenter le trésor public. Il fallut l'intervention du pape Alexandre VI pour que l'Inquisition espagnole consentît à se déposséder d'une partie de son butin.

Le pouvoir de Torquemada se trouva encore renforcé après le meurtre de l'inquisiteur Pedro de Arbués à Saragosse en 1485, qu'on attribua à des hérétiques et aux Juifs, ainsi que par le supposé meurtre rituel - probablement imaginaire - du Santo Niño de La Guardia (« le Saint Enfant de la Guardia ») en 1490, dont les Juifs furent accusés.

Le pouvoir de l'Inquisition sur la vie des Espagnols était immense. Chaque âme chrétienne âgée de plus de douze ans (pour les filles) ou de quatorze ans (pour les garçons) était pleinement responsable devant elle. Les hérétiques (ou déclarés tels) et les conversos (juifs et musulmans convertis mais restés secrètement fidèles à leur ancienne foi) étaient les premières cibles, mais toute personne critique de l'Inquisition était considérée comme suspecte.

L'Inquisition, sous la houlette de Torquemada, se caractérisa par son manque de pitié et sa brutalité. Les dénonciations anonymes, le recours à la torture pour extorquer des aveux étaient des pratiques courantes. Les "formes" étaient cependant respectées - même si aujourd'hui ces subtilités peuvent nous apparaître hypocrites ou simplement absurdes : l'Église n'ayant pas le droit de verser le sang, des tortures "adaptées" étaient employées lors de la Question destinée à extorquer des aveux aux suspects (par exemple le supplice de l'eau, ou le broyage des membres) ; de la même manière, l'Église n'avait pas formellement le droit de donner la mort, et les personnes condamnées pour les crimes d'hérésie jugés les plus graves (notamment les relaps) étaient remises au "bras séculier" (l'autorité civile) pour être exécutées par le feu ou par d'autres méthodes (pendaison...).

Torquemada pesa de tout son poids pour convaincre les souverains de la nécessité d'achever la reconquête de l'Espagne sur les royaumes musulmans. La prise de Zahara par l'ennemi en 1481 fournit l'occasion de représailles. Pendant dix années, les souverains mènent les guerres de Grenade qui se concluent en l’Année cruciale : la ville de Grenade, capitale de l’empire musulman en Espagne, est assiégée à partir de 1491 et capitule le lundi 2 janvier 1492. Sur la vega (la plaine en contrebas de Grenade qui abrita le campement de leur armée), les vainqueurs fondent la ville de Santa Fe.

Torquemada apporta un soutien indéfectible à Isabelle et Ferdinand tout au long de la campagne de Reconquista, qui s'apparentait pour lui à une guerre sainte. Finalement, il sera au côté des Rois catholiques lors de leur entrée en vainqueurs dans Grenade le 2 janvier 1492, qui marquera la fin de la présence musulmane en Espagne. Il fondera un couvent de son ordre (les dominicains) dans cette ville. Lors de la prise de Grenade, le Temple s’empare de nombreux objets ésotériques, parmi lesquels l’Aeterna Soles Petra, conservée là par les sages musulmans depuis près d’un demi-millénaire.

Théoriquement, l'Inquisition n'avait autorité que sur les chrétiens baptisés, mais dans les faits Torquemada considéra la lutte contre les « infidèles » l'une de ses missions principales. Les juifs, qui s'étaient convertis au christianisme, plus ou moins sous la contrainte, mais qui étaient soupçonnés de ne pas être sincères ou d'être secrètement revenus au judaïsme - furent l'une des cibles prioritaires du zèle inquisiteur de Torquemada.

Les Rois Catholiques ont proclamé que les Espagnes devaient être une terre plus catholique que le pays mère du Vatican, l'Italie. En 1492 Ils abrogèrent les accords signés avec Abû Abdil-lah, dernier roi de l'Émirat de Grenade, et qui permettaient aux musulmans d'Espagne, bien que vaincus, de conserver sur le sol espagnol leur foi et leurs coutumes islamiques.

Torquemada fut l'un des principaux instigateurs du décret de l'Alhambra. Ce décret, édicté à son insistance, le samedi 31 mars 1492 par Isabelle et Ferdinand, soit très peu de temps après la victoire de Grenade, donnait quatre mois aux juifs d'Espagne pour se convertir au christianisme ou quitter le pays (avec de considérables restrictions quant aux biens qu'ils pouvaient emporter avec eux). De surcroît, le mois suivant (avril), Torquemada donna des ordres interdisant tout contact entre les chrétiens et les juifs, sous peine de sévères sanctions, aboutissant à l'impossibilité de fait pour les exilés de vendre leurs biens avant leur départ, et conduisant à la saisie de ceux-ci par l'Inquisition.

Les immenses richesses ainsi confisquées depuis le début de l'Inquisition servirent notamment à financer à la fois la guerre de reconquête de Grenade et les différentes expéditions de Christophe Colomb qui put entreprendre son premier voyage dès le mois d'août 1492. Une légende voudrait qu'Isabelle la Catholique ait financé avec ses bijoux le voyage de Christophe Colomb en Inde par une nouvelle route vers l'ouest, qui l'amena à découvrir les Amériques le vendredi 12 octobre 1492.

De 1506 à 1516, Ignace de Loyola vécu à la cour de Ferdinand où il est initié par le Temple.

Nous sommes en 1526 environ, le seigneur Ignace de Loyola (1491 – 1556), vient d'être blessé au court du siège de Pampelune. Ce manteau blanc doit se reposer dans une maison familiale et comme il sait que sa blessure le rend invalide pour le combat, il demande à ses supérieurs de l’initier aux secrets des manteaux rouges car il ne peut plus accomplir les tâches guerrières auxquelles il était assigné, tâches qu'il a accomplies avec efficacité. Mais il essuie un refus.

Ignace se retrouve donc seul dans sa demeure et pour passer le temps il dévore les livres de la bibliothèque. Or dans la bibliothèque se trouve un écrit de kabbale qui a été rédigé par un Nephilim ancien suivant du Christ et membre de la secte des Esséniens. Révélation des révélations ! Ignace est illuminé par la grâce ! Il lit dans la foulée la Bible et y trouve nombres de références qu'en bon Templier qu'il était, il avait négligées. Dès lors Ignace, sa Foi chrétienne renforcée, décide d'étudier la théologie à la Sorbonne et de rompre avec l'ordre Templier qui l'avait dédaigné.

Avec lui, il amène en France dans le plus grand secret l’Aeterna Soles Petra, un artefact dérobé à son ancienne loge.

A Paris, il rencontre de nombreux acteurs occultes, compile de nombreux ouvrages et fonde avec ses camarades de chambre la Compagnie de Jésus, lors d’un serment commun le samedi 15 août 1534 à l’issu de la messe à Montmartre. Ils échappent plusieurs fois à des attentats et finalement après avoir célébré la Cène dans une petite chapelle du Marais, ils partent à Rome rechercher la protection du Pape. Celui-ci bénit l'ordre, heureux de rencontrer des prêtres décidés à intervenir pour l'Eglise dans les luttes occultes.

Au cours d'un entretient secret avec Ignace il délègue au "général" de la compagnie de Jésus le droit de fouiller dans les archives du Vatican ! (l'Eglise étant noyautée par tous les acteurs occultes, la Papauté, indépendante elle, a décidé de n'accorder l'accès aux archives à personne sauf le Pape lui-même et le bibliothécaire).

En 1540, est approuvé par le Pape la fondation de l’Ordre de la Compagnie de Jésus. Le symbole de cet Ordre des Compagnons de Jésus est un soleil ardent…

Les compagnons partent dans le monde entier convertir les peuples à la foi chrétiennes, en réalité il s'agissait aussi de parcourir le monde pour poser les jalons d'un réseau de renseignements, déceler partout où ils passaient les signes d'activités occultes et grâce à leur capacité d'écoute accéder à la mémoire ancestrale des peuples et découvrir des secrets enfouis.

Pendant ce temps Ignace resta en Europe initié aux secrets des druides, récoltant les informations de ses frères. Il posa les jalons de la croyance Jésuite et organisa le très jeune ordre, lui assignant des tâches très diverses.

De cet Ordre des Compagnons de Jésus est issu François de Sales (1567 – 1622), jésuite et Néphilim membre de l’Arcane du Soleil (Arcane XIX), qui fondera le dimanche 6 juin 1610 l’Ordre de la Visitation avec Jeanne de Chantal (1572 – 1641), Eloim également adopté du Soleil. Le monastère de la visitation de Paray-le-Monial est fondé en 1626. Les deux pièces de L’Aeterna Soles Petra, la Serrure, et la Clef, sont alors séparées entre les deux ordres pour plus de sécurité.

De l’Ordre des Compagnons de Jésus émerge Claude La Colombière (1641 – 1682). De la Visitation apparaît Margueritte Marie Alacoque (1647 – 1690), nouveau simulacre de l'Ange du Soleil. Chacun d’eux se voit confier, à partir de 1675, l’héritage d’une pièce de l’Aeterna Soles Petra, et tous deux sont à l’origine du culte du Sacré-Cœur de Paray, dont le symbole est un cœur flamboyant et cerné d’épines, surmonté d’une croix, au milieu d’un soleil ardent.

De nos jours, les deux pièces de l’artefact sont dissimulées dans la petite ville de Paray-le-Monial. Seuls les deux Nephilim à l’origine de la congrégation des visitandines ont connaissance de l’existence de l’artefact, et connaissent son réel pouvoir. Tous deux ont pris pour simulacre ceux qui sont désormais supérieurs de leurs ordres respectifs et ont en responsabilité une partie de l’artefact.