7. Mythes locaux
1 - La Vouivre de Mont Saint-lean (Côte d'0r)
Elle fait partie des ''contes de bourgogne''. On y cite le cas d'une veuve : Gervaise, austère, froide, qui élève seule son fils : le ''petit Louis''. A chaque quête, elle refuse de donner de l'argent, bien qu'en faisant entretenir ses Vignes, la vente du vin soit d'un grand rapport pour elle.
Un jour, en fouillant dans de vieux papiers, elle découvre que le défunt seigneur de Mont Saint-Jean avait légué vignes et trésor à son mari. Mais qu'est donc devenu ce trésor ? Son mari a-t-il eu autrefois peur de la Vouivre, gardienne de celui-ci ?
La Vouivre était une créature, au visage et tronc de femme, avec un corps terminé en queue de poisson...une sorte de sirène vivant sur terre. Installée dans la salle du trésor, elle balayait tous les intrus à grands coups de queue.
Un jour, Gervoise décida, ce que n'avait jamais fait aucun villageois, d'affronter la Vouivre et de se rendre dans la salle du trésor. A la lueur d'une bougie, elle découvrit le coffre, emporta des pièces d'or, mais en ressortant... le petit Louis n'était plus là ! Elle le chercha en vain, catastrophée.
''Malheureuse lui dit une vieille vigneronne, il ne faut jamais pénétrer dans le domaine de 1a Vouivre, elle s'en aperçoit et se venge.
La Vouivre, voyant que Gervaise était devenue moins avare, et distribuait les pièces d'or dérobées aux mendiants, restitua l'enfant. ''Dommage, dit la Vouivre, je l'aurais gardé volontiers, il me tenait compagnie''. Gervaise changea beaucoup plus tard. Elle finit par s'intéresser au sort des pauvres. quant à la Vouivre, elle quitta Mont Saint- Jean pour la banlieue dijonnaise...
2 - La Vouivre de Culles-les Roches (Saône et Loire)
Jean, un solide gaillard rentre à la maison après une rude journée de labeur. Personne, en raison de son gabarit, n'ose l'affronter, et il n'a pas son pareil pour tailler la vigne ou couper le bois. En passant devant ''les roches'', il se souvient toujours du conseil de sa grand-mère : ''tu vas voir la Vouivre, elle va t'emmener dans son trou".
En Passant près de la falaise, Jean, ce soir-là frissonna. Il entendit retentir un cri strident; est-ce une bête ou une femme ? Il vit devant lui un visage merveilleux, une créature resplendissante, avec de grands yeux en amandes. Sur le front, un diamant bleu, le torse de la belle surmontait une énorme queue couverte d'écaille produisant, en frottant les unes sur les autres, un son mélodieux.
Il dit à la créature ''que veux-tu de moi ?''. Celle-ci tendit sa tête, Jean posa sa main sur le bijou. L'être se transforma alors en une compagne fascinante dont il tomba amoureux et qui l'invita à aller se baigner dans la rivière.
Les deux êtres s'endormirent plus tard. Jean se réveilla seul, plus de trace de l'inconnue, dans sa main brillait la pierre précieuse qui se désintégra, en laissant une trace noirâtre.
On raconte que les personnes qui rencontrent la Vouivre connaissent des moments intenses, mais plus tard, tout s'efface. Les jeunes vignerons, qui sont choisis par l'animal, ne garderont rien de cette passion éphémère.
3 - La Vivre de Gemeaux (Côte d'0r)
Elle est à la fois femme et serpent ; elle possède des ailes, elle apparaît couverte d'or et de pierres précieuses, avec un énorme bijou sur son front. Son rôle est de garder jalousement le trésor des Templiers.
4 - Le Vivre de Lournand (Vers Cluny - Saône et Loire)
Le Vivre se cache dans les failles des rochers. Le passant imprudent sent son souffle glacé et doit, en plus, éviter la rivière proche qui charge son venin.
5 - La Vivre de Couches
C'est une bête apocalyptique, ayant des caractères de serpent et de monstre de la préhistoire. On raconte que ses méfaits ont été innombrables. Elle a dévoré les enfants, affolé la population, semant partout la terreur.
On aurait, paraît-il, essayé de lutter contre elle, par exemple en organisant des battues : toutes les tentatives ont échoué. A chaque combat, elle trouve une parade et dévore ses assaillants.
C'est ainsi qu'on fit appel à un magicien appelé ''Yoata''. Il réussit à envoûter le monstre par le doux son de sa flûte et à le conduire jusqu'au four spécialement construit pour le rôtir. Malheureusement, le magicien, abandonné par la population, connaîtra lui aussi le même sort.
6 – La Wivre du Mont-Beuvray
Bibracte, célèbre à la fin de l'indépendance gauloise par la réunion des chefs gaulois pendant la guerre des Gaules, possède un rocher imposant connu sous le nom de Pierre de la Wiwre ou Theureau de la Wirve ou Theureau de la Wivre.
Sous cette pierre, un serpent volant cachait un trésor qu'il défendait âprement mais une fois l'an, il déplaçait le rocher et étendait sa fortune au soleil, pendant la procession, le dimanche de Pâques. On disait volontiers que si une personne jetait de la mie de pain sur les richesses, tout ce qui serait ainsi touché appartiendrait à l'heureux personnage. Si quelqu'un parvenait à voler le trésor, pour échapper à la wivre, il suffisait de pouvoir franchir de l'eau, ne serait-ce qu'un mince ruisseau.
Certains affirment que le trésor était accessible pendant la messe de minuit de Noël. D'autres enfin disent que pendant les douze coups de minuit la pierre tourne. La légende rapporte donc, qu'une femme pendant ce laps de temps s'empara du trésor mais en oublia son enfant emprisonné sous la pierre. Sur les conseils du curé, elle apporta chaque jour du lait et du miel à l'enfant et au bout d'un an, rapportant les richesses, elle retrouva l'enfant vivant. La wivre avait pris soin de l'enfant.
La wivre se déplaçait parfois et allait à Thouleurs puis aux roches de Glenne.
7- L'oiseau-bête faramine
L'oiseau-bête faramine volait de la butte de la roche de Solutré à la butte de la roche de Vergisson. Dans cette dernière commune, il planait et tombait sur un cabri, une chèvre, un agneau. L'oiseau faisait tellement de bruit avec ses ailes que, depuis la fontaine au Ladre jusqu'à la pierre Cale, les animaux s'enfuyaient. Le pays était terrifié. On réunit donc un jour les chasseurs du village qui, armés de fusils, partirent à la roche. La bête, perchée, s'envola et l'un des chasseurs tira et la blessa. Le monstre tombé était encore menaçant et on dut l'achever en faisant feu directement dans le bec géant, ce que l'on ne réussit que lorsque la bête faramine fut acculée contre la roche puis le monstre fut plumé et brûlé sur la place publique.