De l'Ancien Monde à l'Âge Sombre

''Il ne reste que quelques minutes à ma vie, tout au plus quelques heures je sens que je faiblis et mon frère et mort hier au milieu du désert. Je ne peux plus marcher, j’ai peine à respirer, et j’entend leurs cris qui se rapprochent… On m’a décrit jadis quand j’étais un enfant ce qu’avait l’air le monde il y a fort longtemps. Quand vivaient les parents de mon arrière-grand-père, et qu’il tombait encore de la neige en hiver. En ces temps on vivait au rythme des saisons, et la fin des étés apportait la moisson. Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux où venaient s’abreuver chevreuils et orignaux. Mais moi je n’ai vu qu’une planète désolante, paysages lunaires et chaleur suffocante. Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim, comme tombent les mouches jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien… Tout ça a commencé il y a plusieurs décennies, alors que mes ancêtres étaient obnubilés par des bouts de papier que l’on appelait argent, qui rendait certains hommes vraiment riches et puissants. Ils possédaient les plus grands bijoux et engins, et on m’a dit que des hommes avaient même arpentés les étoiles. Et ces nouveaux dieux, ne reculant devant rien étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins. Pour s’enrichir ils ont rasé la terre, pollués l’air ambiant et tari les rivières. Mais au bout d’un certain temps des gens se sont levés, leur ont averti qu’il fallait tout arrêter. Mais ils n’ont pas compris cette sage prophétie, ceux-là ne parlaient qu’en terme de profits. C’est des années plus tard qu’ils ont vu leur folie, dans la panique ont déclarés l’état d’urgence, quand les océans ont englouti les îles et que les inondations ont frappés les grandes villes. Et par la suite pendant toute une décennie, ce furent les ouragans et puis les incendies, les tremblements de terre et la grande sécheresse, partout sur les visages on lisait la détresse. Les gens ont dû se battre contre les pandémies, décimés par millions par d’atroces maladies, puis les autres sont mort par la soif ou la faim, comme tombent les mouches jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien… Au final, l’intelligence qu’on nous avait donné, n’aura été qu’un beau cadeau empoisonné. '

— Lettre d’un Voyageur Inconnu, trouvé par l’archéologue Azkhéris de l’Enclave Espoir.

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Jadis, l’homme était grand et fabuleux. Mais un jour, tout cela s’est effondré, et tout ce qu’il reste de cet âge d’or sont de rares ruines et artefacts ésotériques. Nombreux sont les savants clamant être experts dans les civilisations humaines datant d’avant la Grande Extinction, mais la réalité, c’est que tout, ou presque, a été perdu.

l'Âge d’Or

On ne sait pas vraiment quand il s’est déroulé, mais certains archéologues clament que l’humanité atteignit son apogée lors du Deuxième Millénaire. De quand date cette période ? Personne ne le sait, mais la rareté des ruines et autres artefacts de cet ancien monde témoigne que cette époque est depuis longtemps révolue.


On raconte qu’alors, rien n’était impossible, que les hommes étaient les maîtres des terres, des eaux, du ciel et même des étoiles. Des villes s’étendant sur des régions entières proliféraient alors que les scientifiques imaginaient toujours de nouveaux moyens de production plus efficace. Pendant ce temps-là, il n’y avait aucune limite, aucun horizon, car tout était possible grâce aux progrès technologiques et sociaux.

A cette époque, l’on pouvait créer la vie tout aussi facilement que la détruire, et les hommes de ces temps là — de manière compréhensible compte tenu de leur grandeur — se prirent pour les égaux des dieux. Ils payèrent très cher leur arrogance.


La Grande Extinction

On ne sait pas si c’est à cause des armes dévastatrices qu’ils utilisaient pour se faire la guerre entre eux, de leur incapacité à voir le danger arriver ou bien de leur folie — peut-être même un mélange des trois —, mais un jour, tout s’effondra.

Dans leur arrogance, ils se pensaient invincibles. Mais lorsque des ras de marées gigantesque engloutirent les terres, d’immenses sécheresses frappèrent les continents alors que d’atroces maladies massacrèrent les hommes, et ce malgré leur toute puissance, ils furent bien incapables d’arrêter cette catastrophe.

L’Âge des Bêtes

Malgré l’aspect de fin des temps qui tournait autour d’eux, certains humains parvinrent à survivre, quelques-uns s’enterrant sous la terre et d’autres, bien moins riches, durent se débrouiller par eux-mêmes.

Ce fut un âge marqué par le désespoir, le peu d’humains restant survivant uniquement grâce à leur froide détermination. L’on n’hésitait pas à tuer son prochain pour quelques gouttes d’eaux, et les paysages de ces temps là étaient désertiques et lunaires. Il n’y avait plus d’autres formes de vie que des dégénérescences prédatrices et d’autres plantes mutantes.

L’espoir, l’amour et la joie étaient devenus des concepts abstraits, car tous savaient que jamais plus la vie prolifèrerait à nouveau sur terre, et que la survie était désormais une lutte infâme dans laquelle tous devaient participer ou périr.

L'Âge Mythique

Sans que l’on ne sache ni comment ni pourquoi, et ce en l’espace d’à peine quelques décennies, l’air se refroidit, l’herbe se mit à repousser et l’eau à couler. Les hommes et les femmes de ces temps-ci se regardèrent d’un air ahuri alors que des formes de vies inconnues se mirent à germer sur toute la surface du globe.

Dans ces nouvelles forêts primordiales, des créatures aux bois majestueux se nourrissaient de fougères. Dans les plaines, des reptiles gigantesques gambadaient librement alors que de formidables bêtes arpentaient les nuages. Ils ne vinrent pas seuls, cependant, car venaient avec eux de multiples prédateurs, monstres et de multiples dangers. Mais malgré ces nouvelles menaces, l’humanité reprenait espoir, car pour la première fois depuis plus longtemps que personne ne s’en souvenait, la vie était à nouveau là.

Des communautés organisés, contrastant avec les convois de pillards de l’âge de la survie, apparurent, protégées par de hautes palissades en bois et préservés par de multiples chasseurs éloignant les bêtes.

Certains humains développèrent des capacités étranges, étant capable de communiquer avec les animaux, de faire couler des ruisseaux asséchés et de cracher du feu du bout de leurs doigts. D’autres clamèrent que des Dieux avaient apparus, et gagnèrent des pouvoirs extraordinaires en leur jurant loyauté.

C’était un âge de vie, d’exploration et de découverte, mais aussi de violence et de tristesse, car les hommes devaient lutter face aux nouvelles créatures ayant apparues mais aussi face à leurs propres frères. Mais au moins, la vie avait repris son cours, même si elle avait pris un aspect bien plus mythique qu’auparavant.

La Collision

Alors que la vie reprenait doucement mais surement son cours, le ciel se fractura, et d’immenses vagues engloutirent à nouveaux les terres. Là où un jour se tenait une immense plaine herbeuse se trouvait le lendemain d’immenses montagnes plus hautes que les nuages. L’afflux de monstres et d’autres créatures redoubla d’intensité, et des hommes commencèrent à afficher d’horribles mutations.

Des légions de monstres arrivèrent, et un âge sombre marqué par la guerre, la destruction et la mort débuta. Les Hommes luttèrent et combattirent, certains s’aidant de leurs pouvoirs mystiques et de créatures pacifiques venues d’autre part.

Lors de cette époque, bien que tout semblait perdu, de formidables héros firent leur apparition, repoussant les hordes monstrueuses hors de leur territoire. D’autres, plus malicieux, se servirent de l’invasion pour arriver à leurs fins.

Des exploits incroyables furent accomplis, et des êtres aux pouvoirs immenses marchaient aux côtés des hommes. Ils combattirent, ils luttèrent pendant plusieurs siècles pour leur survie, jusqu’à ce qu’un jour, les hordes interdimensionelles cessèrent d’envahir notre monde.

L'Âge Sombre

Cela fait maintenant un demi millénaire que les évènements connus sous le nom de La Chute ont cessés. Bien que les hordes de monstres ne s’attaquent plus au monde, certains y résident toujours, et les hommes ont donc dû apprendre à s’adapter au nouvel ordre mondial.

Certains décidèrent d’embrasser ce nouveau monde, les dieux et leurs anciennes traditions datant d’avant La Chute, décidant de vivre pour ce qui est bon et pur. Ceux-là ont une vie proche de la nature, rejetant la folie de la technologie pour une vie plus simple, primitive et brutale mais aussi plus juste, essentielle et pure.

D’autres affirmèrent que si l’humanité devrait survivre, alors elle devrait s’imposer comme dominante. Ils utilisent des pouvoirs et des machines ésotériques leur permettant de mieux s’adapter au nouveau monde. Ils n’ont pas peurs de ce qu’ils pourraient devenir, car ils savent parfaitement que la survie n’a aucun prix, et ils perdureront à travers les âges, quel qu’en soit le prix.

Nombreux furent ceux qui choisirent que pour prospérer dans un monde en proie à la folie et aux superstitions, il fallait y apporter l’ordre. Ils établirent de puissantes murailles, instaurèrent d’implacables lois et armèrent leur population. Lorsque la prochaine catastrophe arrivera, ils seront prêts, et les faibles n’y survivront pas.

Le reste s’abandonna également aux dieux, mais ils savaient que c’était eux qui avaient déclenchés La Chute, et qu’ils pourraient le refaire à tout moment. Ils décidèrent donc de les apaiser en entrant à leur service, n’hésitant pas à sacrifier les leurs et à faire des rites abjects en leur honneur. Certains disent qu’ils sont horriblement fous, mais ils savent que seuls eux, les fidèles esclaves des dieux, survivront à la prochaine apocalypse.

Pendant que les hommes vivant sur terre s’organisaient en quatre Ordres, d’autres se réveillèrent sous terre. Ils possédaient des outils et des connaissances datant de temps immémoriaux, et alors qu’ils découvrirent avec horreur ce qu’il était advenu du monde, mirent leurs biens et reliques les plus précieuses à l’abri de ces dégénérés osant s’appeler humains.