Univers - Les Chroniques

Quelques chroniques pour vous aider à mieux cerner cet univers :

Le Massacre de Washington :

Au cours du Massacre de Washington, en Janvier 2244, les Chasseurs Originels parvinrent à piéger les principaux membres des états-majors des deux factions en les attirant à Washington. Le National Mall et les quartiers environnants furent alors, le temps d’une nuit, le théâtre d’un véritable bain de sang tandis que les Chasseurs massacraient impitoyablement quiconque avait le malheur de passer à proximité d’eux, civils comme militaires. Au petit matin, les lieux reçurent un déluge de bombes incendiaires. Le nombre total de victimes fut estimé à plus de 100 000 personnes. Suite à ce carnage sans précédent, perpétré par une poignée de personnes, les Chasseurs forcèrent les dirigeants politiques, diplomatiques et militaires survivants à signer un traité de paix, mettant ainsi fin à la Guerre. L’ampleur du carnage força les Humains vivant jusqu’alors en Amérique du Nord à déménager leur gouvernement embryonnaire à Salt Lake City, cimentant les bases de ce qui deviendra plus tard ce qui sera connu comme étant la Nouvelle République.

Ce massacre, impardonnable s’il en est, donna naissance aux deux principaux pouvoirs politiques Humains, la Nouvelle République et l’Empire, tout en conférant aux Chasseurs une aura de cruauté qui continue de les accompagner à ce jour. Aujourd'hui, les Chasseurs vivent à Walhalla, leur domaine, ou bien parcourent le monde, errants, officiant en tant que juges, policiers, bourreaux et chasseurs de primes, cherchant à maintenir la simili-paix qui fut instaurée au prix du sang...

Une lourde décision:

Le 7ème Ciel était le seul lieu de divertissement de Walhalla. Bâti durant l’entraînement des Chasseurs, c’était là qu’ils se retrouvaient le soir afin de se délasser et faire plus ample connaissance. Tous les désirs pouvaient être comblés ici, tous les plaisirs contentés : des salles de jeu, les boissons les plus enivrantes et surtout, « les chairs les plus douces de cette Terre », selon la formule du tenancier.
Mais, ce soir-là, une partie de l’établissement était silencieux et observait un Chasseur, debout sur une estrade d’ordinaire réservée aux pièces de théâtres : Reyginald Camoys. Dans la foule, d’autres Chasseurs, bien entendu, mais aussi le Maître de Valachie et quelques Princes-Marchands représentant le Cartel. Nous sommes en Novembre 2243.

« Mes frères et sœurs. Ce soir, nous allons devoir prendre une décision difficile. Depuis près de trois ans, nous tentons d’apaiser les choses, nous allons en ambassade auprès des différents quartiers généraux, mais rien n’y fait. Il continue d’exister des éléments… Hostiles, réfractaires à toute idée de paix, que ce soit chez les Monstres ou chez les Humains. »

« Nous le savons déjà, Camoys. Nous, comme nos invités, alors cesse de tourner autour du pot et viens-en au fait. »

Reyginald serra les mâchoires, avant d’inspirer et d’expirer profondément. Son regard se posa sur l’importun, avant de glisser sur les autres membres de l’assemblée.

« Un massacre. »

Une chape de silence s’abattit sur l’ensemble de l’établissement. Même les joueurs, même les personnes lutinant les courtisans et courtisanes cessèrent leurs activités quelques instants. Vlad se pencha sur son siège, intrigué. L’attention entière était rivée sur Reyginald Camoys.
Ce dernier, conscient de cet état de fait, s’éclaircit la gorge, avant de reprendre la parole :

« Ma langue n’a pas fourché. En trois ans, nous avons finalement repéré quels étaient les différents éléments de ces deux factions, lesquels étaient susceptible d’accepter la paix et lesquels étaient porteurs de guerre. Nous savons que les… « Porteurs de guerre » rêvent de mettre la main sur les pacifistes adverses afin de les tuer, pour annihiler ainsi tout espoir de paix. Mon idée est la suivante : faire accroire à chacun des deux camps bellicistes qu’ils ont l’opportunité rêvée de tuer leurs cibles, les attirant tous deux en un lieu… « Fermé », qui se transformera en piège mortel. Une fois qu’ils seront sur place, nous les tuerons tous. »

« Et les autres ? Les… Les pacifistes ? Ne risquent-ils pas d’être parmi nos cibles ? Et ces dernières pourraient suspecter un piège, non ? »

« Pas si nous enlevons les pacifistes avant, pour faire monter les tensions. »

« Où situerais-tu l’emplacement du piège ? »

« Le National Mall, à Washington. »

Les Chasseurs explosèrent. Une folie que ce plan, et que faisait Reyginald des civils vivant en ces lieux ? Un massacre ? Non, un carnage, une boucherie, pure et simple. Certains montèrent sur la scène, afin de faire regretter à Camoys ses propos. Des armes furent tirées, tandis que le pour et le contre était virulemment pesée. Soudain, une voix chaude et douce s’éleva au-dessus de la mêlée :

« J’approuve ce plan. »

L’attention se porta sur Vlad III.

« Espèce de malade ! » s’écrièrent quelques Chasseurs, qui s’approchèrent, menaçants. Les Chevaliers de Sang entourant le Maître de la Valachie montrèrent les dents et tirèrent leurs propres armes. La tension monta encore d’un cran, jusqu’à ce qu’un Dunpeal, vêtu de sombre, traverse la foule et se plante devant Vlad. D, le seul Chasseur Monstre, défia son père du regard.

« Pour quelle raison ? La soif de sang, la symphonie des agonisants ? Ou bien est-ce pour une raison plus noble ? »

Tepes soutint le regard de son fils, jusqu’à ce que ce dernier détourne les yeux.

« Voyez-vous d’autres moyens ? Comme l’a dit Reyginald Camoys, il s’agit d’une décision difficile à prendre. Mais c’est la seule solution. Les pertes civiles sont déplorables, mais… Mineures. Il n’y en n’a pas tant que cela sur place. La majorité des victimes seraient militaires. Vous décapiteriez littéralement toute forme de velléités hostiles et ce pour un bon moment. Si quelqu’un d’autre a une solution, qu’il monte sur scène et nous la soumette. Nous attendons. »

Les Chasseurs montés sur la scène, penauds, en descendirent rapidement, tandis que Reyginald Camoys se détendait et reposait son arme au sol, restant seul sur l’estrade.
Un mince sourire se dessina sur le visage de Vlad III.

« Vous voyez ? Et vous-mêmes, Princes Marchands, qu’en pensez-vous ? »

Un Lycan, vêtu de façon ostentatoire, se leva après avoir éclairci sa gorge. Ses cheveux, sa barbe argentée, sa carrure et sa posture générale indiquaient qu’il agissait en tant qu’Alpha pour les autres Lycans du Cartel. Il interrogea du regard ses confrères, qui inclinèrent imperceptiblement la tête en signe d’assentiment. Sa voix, proche d’un sourd grondement, emplit la salle.

« Le Cartel, bien que répugnant à l’idée que cette initiative soit appliquée, l’approuve, aussi extrême soit-elle, et… Sous certaines conditions, Nous accepterons de vous apporter notre aide dans cette entreprise. »

Reyginald Camoys remit de l’ordre dans sa tenue, avant de reprendre la parole :

« Nos alliés approuvent cette décision, mais vous, camarades, qu’en est-il ? Je soumet cette décision au vote. Que ceux et celles qui sont contres élèvent leurs voix, ou se taisent à jamais. »

Nul éclat de voix, nulle main levée. L’orateur soupira, profondément, presque à regret.

« Alors, la décision est prise. Nous travaillerons prochainement à la mise en place du Massacre de Washington. Cette réunion s’achève ici. Je vous remercie pour votre compréhension. »

Les discussions et les activités reprirent. Camoys accrocha son arme à son dos et se dirigea au bar. Tandis qu’il se rafraîchissait avec une bière forte, D posa sa main sur son épaule.

« Bien que je n’apprécie guère cette solution, force m’est de constater qu’il s’agit du seul choix qui s’offre à nous. Mais saches que tu devras porter sur ton dos le poids de cette décision, jusqu’à la fin. »

« Je sais, D. Je sais. J’avais accepté ce fardeau avant même de monter sur scène ce soir. »

« Je suis… Heureux de le savoir. Tourner le dos à tes responsabilités serait contraire à tout ce que tu as sacrifié pour devenir un Chasseur. Je te soutiendrais jusqu’au bout, Kinslayer. »

Une hérétique renaissance :

L’intérieur de la Pyramide est éclairée par de lourdes lampes métalliques, plus pour une question de décorum que pour permettre aux différents participants à la réunion de distinguer quelque-chose. Avançant d’un pas lent, les Goules ouvraient la voie à la petite procession, leurs crânes dénudés et blafards luisant à la lueur des flammes.

Les yeux de Loki balayaient les peintures murales, son regard s’arrêtant sur un puissant pharaon auréolé de gloire roulant sur ses ennemis à bord d’un char. Bien qu’il soit accompagné d’autres Dieux à la réputation bien plus sombres que la sienne, il sentait qu’eux-mêmes n’étaient pas rassurés d’être en ces lieux. Leurs pas résonnaient dans le couloir et leur écho rythmait leur marche. Enfin, ils parvinrent dans une salle circulaire de grande taille, où se trouvait déjà une petite assemblée. Au centre de la salle se situait un grand bassin de pierre, de forme rectangulaire. En face d’eux, un homme assis sur un trône antique les observait.
Loki sentit Ah Puch, derrière lui, retenir son souffle. Il détailla l’homme. De grande taille, puissamment bâti, il rayonnait de puissance. La couronne de la Haute et de la Basse Egypte ceignait son front, et ses mains croisées sur sa poitrine tenaient une crosse et un fouet en métaux précieux. Les arrivants inclinèrent la tête en sa direction :

« Ô, Puissant Ramsès, nous vous remercions pour cette… Invitation, et nous excusons pour notre retard. Les nôtres sont sur le qui-vive depuis qu’Yggdrasil est tombé et que les Incarnations de Vishnou ne foulent plus la surface de la Terre. Nous éclipser fut difficile et… »

Il se tut. Silencieux, Ramsès avait accepté ses excuses et lui signifiait de se taire et de rentrer dans le rang. Les Goules avancèrent et prirent place à côté du trône. Le Pharaon Vampire se leva et les quelques conversations qui se tenaient encore se turent. Les regards se tournèrent vers lui, tandis qu’il s’avançait et prenait place près du bassin de pierre.
Sa voix grave s'éleva, résonnante :

« Vampires. Dieux. Déesses. Merci d’avoir répondu à mon appel. Notre guerre contre les Dieux va bientôt prendre fin. J’ai conscience des épreuves et des sacrifices auxquels vous avez dû consentir pour cela. »

Loki serra les mâchoires, se rappelant du lourd marteau de Thor qui broyait le crâne de Fenrir sous ses yeux, tandis qu’Odin ricanait en voyant son destin ainsi contré.

« Les Divinités Solaires – Le Dieu Trompeur releva la tête tandis que Ramsès II reprenait la parole – nos adversaires les plus farouches, sont aujourd’hui défaits, morts, ou sombrant à leur lente agonie. Les Dieux survivants, qui ne se sont joints à cette conjuration, préparent leurs dernières forces afin de livrer un ultime combat. Nous allons enfin pouvoir conclure cette guerre, une fois pour toutes… Mais avant cela… Avance, mon garçon. »

De l’ombre se détacha un véritable colosse, au visage racé, vêtu d’une peau de bête. Ses yeux flamboyaient d’une colère éternelle. Héraklès, le Demi-Dieu, le Bâtard de Zeus. Ramsès lui fit signe de s’approcher. De l’autre côté de la salle s’approcha un Indien. Sa stature, son regard, l’impression nette qu’il s’amusait d’une blague inconnue de tous au dépend de l’assistance... Le seul Vampire pouvant correspondre à cette description n’était autre que Géronimo. Il traînait derrière lui une femme au regard vide, au bout d’une laisse. Sa tenue royale était déchirée, son diadème, terni, et elle donnait l’impression d’avoir été affamée plusieurs jours durant. Quand Héraklès la vit, il siffla entre ses dents :

« Héra… »

Il fit un pas, mais fut stoppé par Ramsès.

« Héraklès, Héraklès… Je t’en prie, mon garçon, prends patience et ta vengeance sera bientôt complète. Dévêts-toi et allonges-toi dans ce bassin. Nous allons… Expérimenter… »

Intrigué, le Demi-Dieu obtempéra, tandis que l’assistance l’observait attentivement. Géronimo prit alors la parole :

« Nous allons expérimenter, en effet. Nous autres, Vampires, avons un désir d’évolution. Nos rejetons diffèrent grandement de nous, qu’ils soient sang pur ou sang-mêlé. Mais… Tandis que nous vous affrontions, une question se posait… Un Dieu pouvait-il devenir un Vampire ? Nous savons, héhé, nous savons que nous pouvons nous faire passer pour des Dieux, alors pourquoi pas l’inverse ? »

Tout en prononçant cette dernière phrase, son regard glissa en direction de l’un des fils de Ramsès, conçu avec une innocente et naïve vierge galiléenne plusieurs siècles plus tôt. Yeshoua assistait à la scène, tout aussi intrigué que les autres participants. L’Indien ricana et reprit la parole :

« Nous allons aujourd'hui tenter de… Brusquer la transformation d’un demi-Dieu en Vampire. Ce sera sans doute la première transformation consciente de notre histoire... Une nouvelle étape dans- »

« Sacrilège ! »

Le regard de Ramsès se posa sur celui qui avait interrompu Géronimo. Un Dieu au visage canin fulminant de colère. Seth se détacha de la foule et s’avança vers le bassin, empêchant Héraklès de s’allonger dedans.

« Sacrilège ! Nous vous aidions afin de… De renverser la situation, pas pour créer des abo-»

Le khépesh de Ramsès le coupa au milieu de sa phrase. Sa tête roula au sol et, d’une bourrade, le Pharaon Vampire posa le corps contre le bassin, de façon à ce que son sang l’emplisse.
Il se tourna ensuite vers Héraklès :

« Nous allons nous servir du sang de Seth et d’Héra pour te faire renaître, en le mélangeant au tien. Il n’y a aucune garantie pour que cela réussisse, car ce rituel diffère selon les personnes. Tu as encore le choix, mon garçon. »

La main d’Héraklès attrapa le poignet de Ramsès II. Sans le quitter du regard, il s’entailla les veines au khépesh encore dégainé, avant de s’allonger dans le bassin. Géronimo ordonna à Héra de s’approcher et l’égorgea au-dessus du corps du colosse, tandis que Yeshoua versait de l’eau du Nil sur ce dernier. Le corps à-demi exsangue de la Déesse s’effondra au sol, et le silence ne fut brisé que par ses tentatives désespérés pour respirer. Géronimo et Ramsès étaient penchés au-dessus du bassin de pierre, attentifs. Les autres personnes présentes pouvaient les sentir user subtilement de l’Occultisme. Les Vampires et Dunpeals assemblés se léchaient nerveusement les lèvres, tandis que l’odeur du sang versé chatouillait leurs narines.

Soudainement, Géronimo agrippa Ramsès par l’épaule et l’écarta brusquement, tout en se jetant lui-même de côté. Un grondement sourd jaillit du bassin et un déchaînement d’énergie occulte en jaillit, projetant l’assemblée à terre. Des braseros et des lampes jaillit une vive lumière, qui aveugla l’assistance… Avant de s’éteindre… Quand tous parvinrent à recouvrer la vue, ils se tournèrent vers le bassin. Celui-ci était brisé et son contenu se déversait doucement sur le sol. Une main ensanglanté apparut et prit appui sur un des rebords. La silhouette d’Héraklès se dressa avec maladresse. Ses yeux avaient pris un éclat rougeoyant et ses canines s’étaient allongées. Il sortit du bassin, ses membres agités de convulsions. Son regard tomba sur Héra et, dans un rugissement sauvage, il se jeta sur elle pour la dévorer, tandis que Ramsès partageait le même sourire que Géronimo.
Quand Héraklès acheva son premier repas, il se redressa. L’Indien lui tendit ses vêtements, tandis que Ramsès prenait la parole :

« Tout cela est parfait, oh oui ! Oui, mon garçon, tout cela est parfait… Tu es à présent un marcheur de la nuit, te nourrissant de tes ennemis pour accroître ta puissance et ton pouvoir ! Ô comme cela doit te sembler être une douce vengeance… »

« Oui… Mes pères. »

Sa voix grondante masquait mal son excitation et sa joie. Les Dieux reculèrent instinctivement devant cet être nouveau, qui semblait marquer pour eux le glas d'une époque.
Une fois vêtu, Héraklès se mit à genoux et inclina la tête devant Ramsès II.

« Qu’attendez-vous de moi ? »

« Les Dieux vont faire face à leur ultime bataille. Ils protègent les leurs dans la Forteresse de l’Olympe. Toi et Yeshoua vous constituerez une suite et l'abattrez sur ses fondations. »

Le fils de Ramsès s’approcha et releva le nouveau Vampire, avant de l’étreindre fraternellement.
Géronimo s’approcha d’eux, tenant deux objets enveloppés dans un linge. L’un était une longue lance, semblable à un antique pilum, l’autre une lourde massue de bois. Il tendit la lance à Yeshoua et la massue à Héraklès.

« La lance de Longinus, Yeshoua. Je l’ai enchanté pour qu’elle perce le cœur de tes ennemis. Quant à toi, Héraklès, cette massue est l’un des restes d’Yggdrasil. Grâce à elle, tes ennemis trouveront la mort sans que rien ne puisse les en protéger. »

Les deux hommes s’inclinèrent et, un sourire jumeau sur les lèvres, sortirent de la pièce.
Ramsès se tourna vers les Dieux.

« Je pense que vous savez quels sont vos missions. Repartez auprès des vôtres et, quand vous verrez ma bannière déployée sur le champ de bataille, passez à l’acte. »

Ainsi congédiés, guidés par les mêmes Goules qu’à l’aller, les Dieux s’en repartirent, troublés, méditant sur cette singulière scène dans le silence brisé par l’écho de leurs pas.

Dans la pièce à présent vide de son assemblée, Géronimo observait les Goules qui ramassaient quelques morceaux du bassin et le mélange de fluides qui s'étaient répandus. Son regard se tourna vers Ramsès. Ce dernier était plongé dans une intense réflexion, assit sur son trône.

« Dis-moi, que compteras-tu faire de nos divins alliés, une fois que cela sera terminé ? »

Le monarque leva la tête, avant de hausser les épaules :

« Je songeais à les inviter au banquet de la victoire. Après tout, nous aurons besoin de reprendre des forces, une fois cela fait. »

Les deux Vampires sourirent de façon carnassière, avant que l'Indien ne reprenne la parole :

« Notre expérience fut accomplie au-delà de nos espérances. Un peu comme ton fils, d'une certaine façon... Quel en est le lien, selon toi ? »

« L'humanité. Cela semble... Insignifiant mais montre à quel point les Humains sont cruciaux. Je ne me bats pas que pour nous assurer un... Garde-manger pérenne. Je me bats aussi pour offrir aux Humains quelque-chose de crucial, avec lequel ils pourront évoluer au-delà de nos espérances même. Je me bats pour leur offrir le libre-arbitre que les Dieux leur ont volé. »

Géronimo hocha la tête et sourit, d'un sourire franc et sincère.

« Tu restes bien plus humain que tu ne le crois, Ramsès. Veilles à le rester. »

Il sortit de la pièce et remonta les couloirs, avant de sortir de l'immense édifice. La lune était superbe, nappant le monde de sa lumière argentée. L'Indien inspira longuement, puis se métamorphosa. Son corps se couvrit de fourrure et son visage s'allongea, ses crocs poussèrent et ses ongles se changèrent en griffes. L'immense loup leva la tête, ouvrit une large gueule et salua l'astre de la nuit.

Loin, très loin de là, Odin s'éveilla en sursaut, en proie à une terreur pure.