L'économie

Dans le monde de Catchaluk l’économie revêt une part particulière en, effet si de nombreux villages arrivent à survenir seuls à leur subsistance grâce à la pêche, la chasse, la cueillette et l’agriculture, des bases d'économie à l’échelle du monde se sont mises en place et ce dès l’ère de l’or, avec une monnaie unique encore utilisée aujourd’hui (bien qu’elle soit frappée de manière différente selon les régions). L’organisation d’échanges de grande ampleur et le développement des grandes villes et communautés ont fait que les peuples pour avoir de quoi échanger, mais aussi pour survivre ont dû mettre en place des systèmes d’agriculture et d’élevage parfois complexes ainsi qu’un artisanat allant au-delà de la simple survie.

Agriculture

L’agriculture revêt une importance toute particulière pour l’ensemble des peuples de Catchaluk puisque les légumes, fruits et céréales constituent les principaux composant de l’alimentation tant dans les villes que les petits villages. Il est en effet rare qu’un village puisse se contenter de la cueillette pour survivre. Cependant en raison de la pluviométrie et de la fertilité capricieuse des terrains, l’agriculture intensive et continue sur une même zone n’est généralement réservée qu’à certaines zones particulièrement fertiles soit proche d’une rivière ou d’un fleuve, soit avec un réseau de canaux suffisant pour éviter l’assèchement des sols. De plus, même dans ces cas les parcelles de terres doivent être laissées régulièrement en jachère pour éviter que le sol ne s’appauvrisse trop. Il est en effet arrivé que des villages ou des villes soient dépeuplées simplement car l’agriculture trop intensive avait rendu le sol trop peu fertile ce qui a entrainée famine et migration. Pour éviter cela les divers peuples ont mis au points diverses formes d’agricultures alternatives même si l’agriculture intensive reste pratiquée dans certaines situations notamment par les atlecs.

Agriculture circulaire :

cette méthode est la plus répandue parmi les peuples zacoalts et atlecs. Cette méthode est utilisée pour pallier à la pauvreté de certains sols et consiste à diviser les terres entourant le village ou la ville en 4 à 8 arcs de cercles selon la fertilité du sol et les capacités d’irrigation. Pour commencer, une zone est choisie par la ville ou le village et l’on en retire toutes les broussailles arbustes etc… qui seront ensuite brulés sur place. On élève ensuite des talus pour préserver l’humidité puis on y plante les plantes voulues. Lorsque le système d’irrigation le permet on y ajoute généralement un grand canal qui se divisera régulièrement en plus petits canaux. Une telle parcelle de terre sera cultivée durant une à deux saisons, puis l’année suivante les agriculteurs passeront à la parcelle d’à cotée. Cette méthode permet d’éviter de trop épuiser les sols et est surtout utilisé pour la culture du maïs, piment, courges, patates douces, coton ou encore haricots. Plusieurs de ces plantes sont parfois plantées côte-à-côte pour éviter les parasites et certaines maladies.

Culture sur talus :

Développée par les akoutlals dans les régions où les terres sont gorgées d’eau et reprise par plusieurs peuples, elle consiste à quadriller le sol avec d’étroits canaux plutôt profonds et à utiliser le remblai ainsi obtenu pour surélever les talus ainsi obtenus. Les talus sont maintenus en place par de petites palissades en branchages permettant de laisser l’eau irriguer les terres ainsi cultivées. Technique particulièrement efficace, elle permet de maintenir une terre fertile grâce à la bonne irrigation, mais aussi grâce à la boue prélevée chaque année dans les canaux permettant de ré-enrichir les talus. Cette méthode permet aussi de pratiquer la pisciculture dans les canaux.

Culture sur radeau :

Aussi nommée culture flottante elle est une autre forme de culture développée par les akoutlals, la culture sur radeau est principalement pratiquée dans les régions marécageuses et sur les lacs, canaux ou rivières à débit très faible. La méthode utilisée consiste à construire une sorte de grand radeau en bois à l’aide de gros rondins qui sera maintenu au fond par une corde. Ces radeaux sont ensuite couverts de branchages, de sable puis de terre et de limon extrait du fond des eaux et berges, et sera irrigué naturellement par le bas. Une fois le sol artificiel suffisamment profond diverses cultures peuvent y être faites avec un rendement particulièrement impressionnant. La terre du radeau peut régulièrement être ré-enrichie à l’aide de limon et lorsque le radeau n’est plus assez productif notamment à cause de la surabondance de racines, il est simplement détruit et remplacé. Cette méthode a de plus pour avantage d’être rapide à mettre en place puisqu’il ne faut que quelques jours à une petite équipe pour préparer un radeau.

Culture en terrasse :

Cette méthode ancienne développée par les Itzocs est aujourd’hui surtout pratiquée par les atlecs dans les contreforts des montagnes et zones particulièrement nivelées. Elle consiste à aménager de nombreuses terrasses parfois de seulement deux ou trois mètres de large à l’aide de murs en pierre où seront cultivées diverses espèces. Ces terrasses seront souvent accompagnées d’un systèmes d’irrigation et permettent la culture de diverses plantes comme certaines espèces de maïs, le quinoa, les pommes de terre ou encore les haricots.

Forêts artificielles :

Aussi nommées forêts domestiquées ou domptées, cette méthode est surtout pratiquée par les oxotllis, cutchakans et certains petits villages zacoalts de petite taille. La méthode consiste à choisir une parcelle de jungle et à y sélectionner uniquement les plantes qui sont considérées comme utiles soit pour la consommation humaine, soit pour le maintien de la fertilité du sol. Cette méthode nécessitant un grand travail les premières années, nécessite moins d’attention au fil du temps, les plantes jugées « inutiles » ayant de plus en plus de mal à pousser.

Culture sur décrue :

Cette forme de culture est principalement pratiquée par les villages vivant près des cours d’eaux agités et dans les jungles inondables. Plutôt simple elle consiste à profiter des sédiments laissés par la décrue du fleuve pour y cultiver directement diverses plantes. Particulièrement productive elle n’en reste pas moins risquée puisqu’une crue inopinée peu balayer l’ensemble de la production en seulement quelques heures.

Culture sur temple :

Cette méthode fut développée par les atlecs pour permettre de maintenir une culture intensive aux alentours des grandes villes sans que le sol ne s’appauvrisse trop. La méthode consiste à ériger un temple et à y éveiller un tehcualt. Les alentours du temple seront ensuite entièrement couverts de champ dans la limite de la protection du tehcualt, et un prêtre (et un ou deux assistants vivront sur place dans le seul et unique but de nourrir la divinité). Ainsi dans certaines régions des plaines du nord on peut trouver de vastes étendues de culture intensive où sont régulièrement disséminés des temples dans le but d’en maintenir le rendement. Cette méthode est cependant critiquée par les prêtres de nombreux autres peuples (et par certains prêtres atlecs) qui considèrent que cela revient à instrumentaliser des dieux et les prêtres qui y participent sont particulièrement mal vus.

Quoiqu’il en soit ces diverses méthodes d’agriculture permettent aux diverses communautés de manger et le plus souvent d’éviter la famine. Les légumes cultivés et l’alimentation sont d’ailleurs très variables puisque si dans de nombreux cas les diverses formes de maïs, les courges, tomates, et haricots sont à la base de l’alimentation, pour certaines communautés comme les oxotllis, les tubercules comme le manioc, ou les patates douces ainsi que les fruits auront une plus grande importance. A l’inverse dans les zones montagneuses ce sont les pommes de terre, certaines variétés de maïs et le quinoa qui sont les plus consommés.

L’agriculture ne vise pas uniquement la consommation et de nombreuses espèces de plantes sont cultivées à des fins rituelles, médicinales ou pour fournir bois, fibres à tisser et colorants. Parmi elles on trouve entre autre le coton, la coca, les palmiers ou encore le tabac.

Chasse, pêche et élevage

Si les céréales et légumes constituent dans la majorité des cas l’essentiel de l’alimentation, la viande et le poisson sont aussi très régulièrement consommés par l’ensemble de la population, surtout dans les petits villages isolés. Dans de nombreuses grandes villes, la viande est souvent considérée comme un produit de luxe et est beaucoup plus rarement consommée (environ une à deux fois par semaine pour les classes moyennes).

Concernant la viande les moyens de s’en procurer et sa nature varient grandement en fonction des régions et communautés. Dans de nombreux petits villages dans la jungle, elle provient essentiellement de la chasse notamment du tapir, de gros rongeurs, de cochons sauvages, de singes ou de cervidés. Des élevages de petites tailles de lamas, dindons et de rongeurs semblables à de gros cochons d’inde fournissent aussi de la viande même si certains de ses animaux sont destinés aux sacrifices. A l’inverse dans les plus grandes communautés, plaines et zones montagneuses c’est l’élevage qui apporte l’essentiel de la viande. La nature de la viande varie fortement et à l’exception notable des cités zacoalts, les élevages de grande taille sont plutôt rares. Dans les plaines ou les zones de forêts moins denses, l’élevage concerne surtout le dindon, les lamas, lapins, capibaras et certaines variétés de chiens sans poils. Dans les montagnes on trouvera surtout des élevages de lamas et alpagas. La viande qui n’est pas consommée sur le moment est généralement séchée, fumée ou salée pour favoriser sa conservation. L’élevage n’a cependant pas pour unique but de prélever la viande puisque l’ensemble de l’animal est utilisé, les lamas et alpagas fournissent une laine très recherchée. Les plumes des perroquets sont recherchées pour la fabrication de nombreux objets et la décoration, la peau des bêtes fournit le cuir et leurs os servent à fabriquer divers objets.

La consommation de poisson est dans l’ensemble plus rare et limitée aux zones côtières et aux peuples habitant près de cours d’eau. Exception notable les akoutlals et tiguis consomment généralement plus de poisson que de viande. La pisciculture est une chose relativement rare hors de la société akoutlal qui la pratique dans le cadre de la culture sur talus. Dans la majorité des cas l’approvisionnement en poisson se fait par le biais de la pêche le plus souvent au filet ou au harpon. Les tiguis ont développé une méthode efficace de séchage de poisson leur permettant d’en faire de grandes réserves. La pêche en mer permet notamment aux différents peuples de se fournir en divers matériaux utiles comme les aiguillons de raies très recherchés pour les sacrifices de sang, l’encre des sèches ou encore les dents de requins pour les armes.

En plus de la viande et du poisson, les crustacés sont très consommés mais uniquement dans les régions côtières où l’horticulture est pratiquée. Cette horticulture permet aussi d’obtenir divers coquillages très recherchés pour la décoration et la création de divers objets.

Une autre ressource particulièrement apprécié et recherchée est le miel obtenu soit par la chasse de ruches sauvages, soit par une apiculture maitrisée de longue date par les zacoalts et atlecs.

Artisanat

Les divers peuples de Catchaluk ont appris à développer tout un ensemble d’artisanat tant dans le but de faciliter leur propre survie que pour faciliter le commerce. Ainsi les activités comme le travail du bois, la vannerie, le tissage, le travail des silex et des os ou encore le tannage du cuir et la poterie sont connus de tous les peuples même si certains sont plus réputés que d’autres. De manière globale on distingue deux grands types d’artisanat, celui que l’on pourrait qualifier de domestique et celui à destination commerciale.

L’artisanat domestique est celui pratiqué au sein des petits villages ou au sein même d’une maison. Il a pour but de fabriquer des objets qui seront utilisés pour faciliter la vie du village ou de l’habitant et de sa famille. D’une qualité variable on y trouve notamment des poteries basiques en terre cuite dont la cuisson se fait dans la terre et non dans un four. Ces poteries sont rarement ou faiblement décorées et ont avant tout un but utilitaire comme la conservation des aliments. Parmi ces activités domestiques on trouve aussi le filage du coton ainsi que le tannage du cuir et la fabrication de vêtements. Dans les petits villages, la fabrication d’outils en pierre et en bois est généralement dévolue à une personne spécialisée ce qui permet d’obtenir tout un tas d’outil et d’armes. Le travail des os lui permet de fabriquer quelques objets utiles comme des aiguilles ou encore des ustensiles de cuisine. La vannerie est pratiquée dans de nombreux villages pour fabriquer non seulement des contenants comme des paniers mais aussi de petites embarcations permettant de circuler sur les cours d’eau.

A l’opposé de cet artisanat domestique on trouve l’artisanat commercial. Ce dernier est surtout pratiqué dans les villes et villages marchands par des professionnels parfois aidés de quelques apprentis et/ou esclaves ainsi que par sa famille. Ici, la personne cherche à vivre de son activité et vend ou échange généralement ses produits dans une petite échoppe ouverte sur la rue située à l’avant de sa maison ou dans des marchés organisés régulièrement. Cette spécialisation produit généralement des objets de bien meilleure qualité souvent décorés. Par exemple les poteries seront le plus souvent peintes en rouge, bleu, blanc et noir et/ou agrémentées de détails moulés que ce soit au stuc ou directement dans la poterie. A ce sujet les atlecs sont particulièrement compétents puisque non seulement ils ont développé un outil de tournage (facilitant la création), mais aussi une cuisson des poteries au four permettant d’atteindre de plus fortes chaleurs et la vitrification. L’artisanat commercial comprend aussi tout un tas d’activités que l’on ne retrouve pas ou presque pas dans sa version domestique. On y trouve par exemple les sculpteurs de pierre, la plumasserie ou encore la joaillerie (principalement à base d’os, de bois, de jadéite, de jaspe et de lapis-lazuli). Ces deux dernières activités sont particulièrement réputées et parfois exercées conjointement pour créer les coiffes, vêtements et ornements portés par bon nombre de peuples.

A noter que les artisans sont indépendants les uns des autres et ne sont pas organisés en corporations. L’artisanat se transmet généralement de parents à enfants mais il peut arriver que l’élève d’un maître particulièrement doué prenne sa succession à la tête de la fabrique. Il est fréquent dans les grandes villes qu’un artisan ait plusieurs élèves même si les fabriques dépassent rarement une quinzaine de personnes pour les plus grosses. Artisans bien que rarement en haut de l’échelle sociale peuvent s’ils en ont le talent être embauchés à plein temps par un prêtre de haut rang ou encore une famille noble ce qui leur assure une vie particulièrement aisée, des revenus conséquents et un prestige certain dans leur profession.

Monnaie et échange

La base de l’économie reste avant tout le troc qui s’effectue entre petits villages mais aussi au sein de certaines villes. Ceci concerne aussi bien des biens que des services et permet de pallier au fait que la plupart des personnes des villages n’ont pas de quoi avoir de pièces (et n’en ont au final pas l’utilité). En effet dans les plus petits villages la production est essentiellement faite en commun et à destination des membres du village. Les ressources sont partagées et s’il peut y avoir des formes de troc entres villageois, il arrive souvent que les ressources soient gérées communément par le chef ou les villageois en commun. Ainsi tous participent à la survie de la communauté à leur manière et en reçoivent le bénéfice. Les produits de la chasse, de l’agriculture, de l’apiculture ou de la pêche sont partagés. Il arrive même que dans certaines tribus, des personnes (souvent les personnes âgées) aidées des enfants soient en charge de préparer la nourriture pour l’ensemble du village. Le troc comme système d’échange et de répartition des biens arrive souvent lorsque le village atteint une certaine taille (plus d’une dizaine de familles) mais la monnaie y reste rare. L’utilisation d’une monnaie est le plus souvent l’apanage des très grandes communautés comme les villes. A l’échelle des villages elle peut être utilisée lors de grand marchés organisés entre plusieurs villages même si encore une fois le troc reste prépondérant.

La monnaie commune est constituée de pièces de jadéites ovales et trouées ayant toute la même valeur. Très peu utilisée par le petit peuple dans les campagnes, une simple de ces pièces permet dans les zones reculées de nourrir une famille de 6 personnes durant près de quatre jours. A l’inverse dans les grandes villes la valeur accordée à ses pièces reste moins importante puisqu’elles sont à la base de l’économie et une pièce permet de nourrir correctement une personne une journée. Il est à noter que seule une part de la rémunération des soldats, prêtres et hauts fonctionnaires se fait en pièce. La majorité se fait en nature sous forme de nourriture, étoffes, épices ou tout autre bien qui pourrait facilement être revendu. De même le salaire de nombreux ouvrier agricoles, mineurs etc… sont partiellement rémunérés en nourriture. Les pièces peuvent par contre s’avérer particulièrement utiles pour les aventuriers et si la nourriture ou des objets comme des cordes ne coûtent pas cher, une arme correcte comme une lance ou un macuahuilt à pointes de silex ou un bon bouclier en bois peut facilement couter 15 à 20 pièces auprès d’un artisan. Les armes en jadéite dont la qualité est la meilleure peuvent facilement valoir 10 fois ce prix et les armes aux propriétés magiques ne sont tout simplement trouvables qu’auprès de certains prêtres capable d’emprisonner un peu de leur puissance confiée par un patchama dans un objet. Les prêtres effectuant de telles activités sont particulièrement rares et leur service exige le plus souvent non seulement un sacrifice (pour l’enchantement) mais aussi une somme considérable, au moins 400 pièces dans le meilleur des cas (soit de quoi entretenir une petite troupe pendant un moment).

L’or qui est un matériau très rare est en temps normal seulement produit et porté par les itzocs. Selon les estimations, une simple tablette d’une dizaine gramme d’or peut valoir près de 500 pièces de jadéite. Ceci en fait un matériau particulièrement précieux et recherché tant et si bien que certains riches marchands organisent des expéditions pour trouver des cités itzocs perdues à la recherche de cette richesse. De sombres histoires racontent que des marchands ou de riches princes ayant réussi à amasser suffisamment de cette richesse ont du jour au lendemain disparu, de même que tous ceux qui vivaient avec eux. Les histoires parlent de champs et de maisons brulées, de champs couverts de sel et de piles de crânes laissés en avertissement à tous ceux qui souhaiteraient s’approprier la richesse du peuple d’or.

De manière plus locale, il arrive fréquemment que certaines villes et grands villages utilisent certains matériaux facilement transportables comme des fèves de cacao, des mantes de tissus ou du copal comme monnaie secondaire. Cependant la valeur de cette monnaie varie fortement d’un lieu à l’autre. Le cacao reste toutefois assez stable et un petit sac comprenant une grosse poignée de cacao équivaux souvent à une pièce ou une demi.

La protection des biens

S’il est un point qui peut paraitre déroutant c’est la notion de protection des biens. Sur Catchaluk, bien qu’il existe de riches marchands et de riches paretches et notchapas, la protection des bien est généralement une affaire très peu développée. En effet bien qu’il existe des boites et coffres il n’existe pas de mécanismes semblables aux serrures, et les portes en bois ne sont généralement fermées que de l’intérieur à l’aide de planches. A noter que bien souvent ces portes quand il ne s’agit pas de simples embrasures sont souvent fermées par de simples tentures. La sécurité est généralement une chose réservée aux gardes de la ville ou du village voire aux habitants directement jouant le rôle de protecteur et/ou de police. Une autre forme de protection est le fait que le vol est très souvent lourdement puni pouvant mener selon les territoires à la mort en cas de récidive. A noter qu’il existe dans les faits d’autres formes de protection des richesses il s’agit des pièges. Généralement il s’agira de petits systèmes visant à lancer des dards empoisonnés ou plus simplement d’animaux venimeux cachés dans les coffres. Dans des cas plus rares des pièges plus gros peuvent être posés pour protéger des portes. Cependant ce type de piège reste assez peu commun car dangereux pour les utilisateurs courants. Pour plus de sécurité une initiative fut créée. Il s’agit simplement de placer dans les demeures contenant des richesses de fausses cachettes et de faux coffres dont le seul et unique but est de cacher un piège. Ne contenant généralement rien de précieux, il arrive que certains individus malicieux et riches y cachent tout de même de petites sculptures voire des mots visant à se moquer du voleur.

Ce faible besoin de protection s’explique aussi par d’autres faits. D’une part les vols dans le sens de petits larcins sont une chose rare. Il n’existe en effet pas de groupe de voleurs et les voleurs de profession sont une chose rare. Cela doit être en partie lié au fait que hors des cas de mauvaises récoltes ou de guerre, il est rare pour un individu même issu de basse extraction d’avoir faim. En effet dans les villages la nourriture est souvent un bien commun à l’ensemble du village et dans les cités, les individus ont souvent un moyen de trouver un travail contre de la nourriture… et ceci sans prendre en compte les distributions massives de nourriture organisées par les notchapas et paretches. L’autre raison est que la principale situation où ont lieu de nombreux vols sont les raids de brigands ou de villages ennemis ou bien les conflits de plus grande ampleur comme les guerres civiles ou conflits entre puissances. Dans ces cas, ceux qui viendront prendre les richesses, prendront aussi souvent la nourriture et les personnes. Dans ces cas de petits pièges seront plus souvent vus comme un acte mesquin qu’autre chose.

Il existe toutefois une situation à part celle des temples et plus particulièrement des cryptes et autres endroits sacrés. En effet les sous-sols des pyramides abritant souvent des cryptes, momies d’ancêtres, objets sacrés et codex précieux sont bien souvent particulièrement bien protégés. Cela passe dans un premier temps par de gros mécanismes complexes utilisant souvent la gravité, la flottaison et d’autres éléments pour permettre d’ouvrir des portes lors de certaines actions ou bien visant à déclencher des pièges. Les plus grandes protections et les plus dangereuses sont cependant des pièges et autres protections apposés par les prêtres insuffleurs grâces à de puissants et complexes rituels. L’une des plus communes sont des portes cachées dans des fresques ne pouvant être ouvertes que par des rituels complexes dont les indices sont disséminés dans des codex et autres inscriptions de la pyramide. L’objectif y est de faire en sorte que seule une personne sage et ayant reçu une bonne éducation, c’est-à-dire un prêtre, puisse y accéder. Ainsi l’idée est que si seule une personne servant les dieux entre dans les endroits protégés par de telles portes, elle ne commettra pas d’actes sacrilèges comme piller les tombes.

Les coureurs

Instauré durant l’empire atlec, le système des coureurs est encore particulièrement développé au sein de l’empire ainsi que dans les royaumes zacoalts et dans quelques zones contestées. Les coureurs sont un réseau de messagers présents le long des routes commerciales. Le fonctionnement de ce réseau est simple. Plutôt que d’envoyer un messager d’un point à un autre du pays, chaque coureur possède une maison sur les routes soit à un croisement important soit à 15 à 20km d’une autre maison de coureur. Lorsqu’une personne a un message à envoyer elle contacte un coureur lui transmet le message qu’elle ira apporter en courant au coureur suivant et ainsi de suite. Ce système de chaine permet de transporter rapidement des messages et petits objets d’autant plus qu’un coureur peut facilement parcourir près de 20km en un peu plus d’une heure. Ainsi un message peut facilement parcourir plus de 400km en 24h ceci variant en fonction du terrain. Une fois qu’un coureur a atteint sa destination c’est-à-dire la maison du coureur suivant, il s’y restaure, s’y repose et retourne chez lui.

Principalement des hommes, les coureurs vivent ainsi en marge de la société avec leur famille et sont régulièrement approvisionnés en vivres par les villages proches en échange de leurs services. Les coureurs sont particulièrement appréciés, presque révérés et ont une charge héréditaire. Il arrive régulièrement que les seigneurs, administrateurs, prêtres et personnages de marque des régions où ils habitent leur envoient des présents ou des gardes s’ils apprennent que des bandits sévissent dans les environs. D’un autre côté les coureurs sont soumis à un code de conduite très strict puisqu’ils se doivent de rester neutre et n’ont pas l’autorisation de transmettre un message à une autre personne que le destinataire ou un autre coureur. Enlever ou attaquer un coureur est considéré comme un acte particulièrement infâmant et lâche digne de la peine capitale. Ceci ne concerne cependant que les coureurs et non les messagers classiques utilisés par les nobles ou au sein des armées et dont le but est de transporter seul un message hors du réseau de coureurs. A noter que dans les faits la distinction reste parfois ténue puisqu’il arrive que des fils de coureurs se fassent durant un temps employer comme messager au sein d’une armée.

Dans le but de gagner encore plus en efficacité et d’éviter d’oublier le contenu d’un message un système de transcription codé fut mis en place durant l’ère Zimolc. En effet si les coureurs peuvent simplement transmettre un document écrit d’un point à un autre la plupart d’entre eux ne savent pas lire et de toute manière nombre de personnes souhaitant envoyer des messages, même de riches commerçants ne savent pas écrire et n’ont pas de scribes. Il fut donc décidé il y a longtemps de mettre au point un système de transcription nommé puqaï. Ce système se base sur un morceau de bois d’une trentaine de centimètres sur lequel sont attachés tout un ensemble de cordes certaines colorées d’autres noms. Les cordes sont ensuite nouées et parfois attachées entres elles avec tout un ensemble de nœuds qui forment un message. Ce système de transcription est considéré comme sacré et à l’exception de quelques rares érudits, seuls les coureurs savent le décrypter et l’utiliser. D’ailleurs toute personne qui ne serait pas membre des coureurs à posséder un puqaï est considéré comme ayant commis un crime particulièrement grave et est au mieux condamné à être sacrifiée. De même à l’exception de la personne qui transcrit le message et de la personne qui le lit à son destinataire, les coureurs n’ont pas le droit de lire le message ces derniers étant enfermés dans des tubes en bois creux dont les extrémités sont bouchées par un mélange de plantes et de résines formant un bouchon qui doit être détruit pour avoir accès au message.

Au-delà de cette mission de transmission des messages, les coureurs ont aussi parfois pour tâche de se rendre dans des lieux comme les étapes dans le but de transmettre les demandes d’un village qu’il s’agisse d’un appel à mercenaires, de l’annonce d’un évènement important ou d’évènements plus graves comme des épidémies, attaques, présences de brigands etc…

Avec la fin de l’ère Zimolc et le début de la chute de l’empire atlec, le réseau des coureurs a melheureusement été en partie abandonné et s’il est encore très présent dans l’empire atlec, il l’est beaucoup moins dans les jungles de l’est et du sud ne reliant que quelques grandes citées.