Les langues

Généralités

Elément important des échanges, à la fois opportunité et barrière, il existe de nombreuses langues parlées par les peuples de Catchaluk. Si la plupart de ces langues sont propres à un peuple ou une culture, il en existe en réalité de nombreuses variantes locales prenant la forme de dialectes inter-compréhensibles. La connaissance des langues est cependant un point essentiel pour toute personne souhaitant sortir de sa communauté et à plus forte raisons les commerçants, aventuriers et autres mercenaires. Il n’est ainsi pas rare qu’une personne en plus de sa langue natale parle une autre langue ou en connaisse au moins les bases qui serviront de langues d’échanges avec les personnes d’autres horizons. A ce sujet l’atlec est souvent utilisé comme langue d’échange et bien que sa maitrise soit souvent limitée aux chiffres et noms de marchandises hors de l’empire atlec, elle garde toujours une grande importance y compris dans les royaumes zacoalts et est tout aussi bien enseignée aux nobles de ces royaumes que dans certains villages oxotllis, tribus cutchakanes voire clans tiguis. De manière plus globale la principale langue d’échange quand il ne s’agit pas de l’atlec est généralement celle de la grande puissance la plus proche et il n’est pas rare que cette langue se mélange à celle du locuteur et à de l’atlec dans un créole très utile au commerce local.

Loin d’être perçues comme des langues ou des obstacles, les langues sont le plus souvent vues comme des opportunités et le fait de parler de nombreuses langues est vu comme le gage d’une personne particulièrement éduquée. A ce titre la maitrise spécifique de certaines langues est souvent associée, pour une personne n’en étant pas un locuteur natif, à certaines qualités. La maitrise de l’atlec est ainsi perçue comme la marque d’une éducation poussée, la maitrise du cutchakan comme une marque de patience, la maitrise du zacoalt comme un savoir- faire technique etc…

Les langues ont aussi un grand intérêt politique. Pour un paretche ou un notchapa, le fait d’être capable de s’adresser à ceux qu’il contrôle dans leur langue est vu comme une marque de respect. A l’inverse une telle personne peut volontairement ne pas s’adresser à ces personnes dans leur langue soit pour leur montrer qu’il méprise leur culture, soit pour cacher sa maitrise de la langue et comprendre des conversations qui ne lui étaient pas destinées. De même pour un noble atlec ou zacoalt, il est intéressant d’avoir auprès de soi des personnes d’horizons divers parlant de nombreuses langues car ceci prouverait la diversité des peuples contrôlés et serait donc un gage de puissance. C’est notamment pourquoi, bien que les atlecs aient tenté d’imposer leur langue pour le commerce, que ces derniers n’aient jamais cherché à interdire l’usage d’autres langues.

Les familles de langue

Il existe cinq grandes familles de langues permettant de regrouper les différentes langues et dialectes des différents peuples. Ces familles de langues regroupent des langues ayant un fonctionnement global commun et sont souvent considérées comme ayant eu des liens historiques forts quand il ne s’agit pas d’une origine commune.

Les langues bleues

Aussi nommées langues atleco-itzoques, cet ensemble regroupe l’atlec, les langues itzoques et l’akoutlal. Ces langues sont des langues agglutinantes c’est-à-dire que les mots se constituent autour d’une racine commune à laquelle s’ajoutent divers suffixes. L’une des particularités des langues bleues est que seuls des suffixes sont ajoutés les préfixes étant inexistants. Ces suffixes ont le plus souvent pour but de préciser le contexte du mot, de donner des précisions etc… Il s’agit de langues qui ne sont pas genrées et où la notion même de genre est le plus souvent absente dans l’utilisation courante. On aura ainsi tendance à utiliser un terme neutre pour désigner une personne et l’utilisation d’un terme comme femme ou homme se fait toujours à dessein puisqu’il s’agit le plus souvent de mots distincts appartenant à une racine différente. Un simple suffixe ne suffit en effet pas à donner ce type d’indication. De même aucun suffixe n’est utilisé pour les noms au pluriel sauf en akoutlal. De manière plus globale il s’agit de langues peu tonales même si l’atlec reconnait deux formes de a et de e.

La conjugaison de ces langues repose principalement sur trois temps passé, présent et futur, mais il existe aussi de nombreux temps spécifiques apportant des précisions. Par exemple en atlec on trouve un temps pour les actes d’une personne en possession de ses moyens, un autre pour un animal ou une personne ne contrôlant pas ses actes et un pour les objets inanimés). Dans le même ordre d’idée l’akoutlal utilise des déclinaisons différentes selon que l’action soit perçue comme positive, négative ou neutre par celui qui en parle, par la personne qui a fait l’action ou la personne qui a subis l’action. Par exemple pour exprimer l’idée qu’une personne a donné un de ses biens, la conjugaison du verbe donner pourra donner l’indication que la personne qui parle du don le trouve bon ou mauvais, que la personne qui donne ait perçu son action comme bonne ou mauvaise ou que la personne ayant reçu le don l’ait perçu comme bon ou mauvais. La conjugaison a de plus pour particularité de posséder un nous exclusif et un nous non exclusif.

D’un point de vue syntaxique les langues bleues se basent généralement sur la forme sujet, objet, verbe.

Les langues vertes

Autres principales familles de langues, les langues vertes recouvrent le zacoalt de l’ouest, le zacoalt de l’est mais aussi quelques langues oxotllies dont le xiban. A noter que le zacoalt de l’ouest et le zacoalt de l’est sont totalement inter-compréhensibles.

Les langues vertes sont l’un des meilleurs exemples des langues agglutinantes faisant appel à de très nombreux suffixes et préfixes autour d’une racine. Dans ces langues les préfixes et suffixes sont toujours placés dans un ordre précis et ont un rôle propre. Ainsi pour les deux langues zacoaltes le préfixe sert toujours à déterminer s’il s’agit d’un sujet ou d’un objet direct ou indirect. Le suffixe quant à lui peut déterminer dans l’ordre le temps, l’aspect, le mode, le nombre… voire parfois l’absence de suffixe. Il en résulte des mots très longs et complexes pouvant à eux seuls faire office de phrase. Cette richesse permet notamment de facilement créer de nouveaux mots mais aussi, parfois, d’exprimer une même idée avec des mots construits différemment. Autre point caractéristique c’est de cette famille de langues que viendrait le son tl. A l’exception du xiban, les langues de cette famille ne sont pas tonales.

Du point de vue de la conjugaison la langue ne possède que trois temps ; passé, présent et futur. A ces temps de base s’ajoute une distinction entre ce qui est perceptible et non perceptible. Particularité de cette langue il n’existe pas vraiment de forme passive à part entière mais des périphrases permettent de s’en rapprocher.

De par la nature de ces mots il n’existe pas de syntaxe fixe à proprement parler que ce soit pour la famille de langue ou pour les langues individuelles. Ainsi c’est bien souvent le sens global mais aussi la musicalité qui détermine la place des mots. Ceci est d’autant plus particulier que le simple fait de dire quelque chose comme « un enfant » équivaut à dire « il est un enfant ».

Les langues des plaines

Les langues des plaines ne sont plus aujourd’hui représentées que par un unique ensemble de langue le cutchakan. Il semble que par le passé il y eut de nombreuses langues des plaines mais avec le temps les peuples les parlant se sont réunis autour des cutchakans amenant avec eux leurs langues coutumes etc… et donnant naissance à une langue plus ou moins unie.

Bien que le cutchakan soit une langue agglutinante, cette dernière fait rarement appel à plus d’un préfixe et d’un suffixe dans un même mot. Langue particulièrement complexe, sa difficulté vient principalement de sa grande tonalité. Ainsi si l’on y retrouve cinq voyelles de base, ces dernières peuvent être longues, moyennes ou courtes mais aussi hautes ou basses ce qui rend la langue difficile à comprendre pour ceux n’en ayant pas l’habitude.

Du point de vue de la conjugaison les langues des plaines possédaient à l’image du cutchakan de nombreux temps. Les temps de base sont trois temps au passés (ancien, proche, proche non terminé), trois présents (de vérité générale, d’observation ou d’action), et deux futurs (proche, lointain). A cela s’ajoute des temps spécifiques selon que l’action ou la chose soit certaine, probable ou hypothétique et il existe des marques d’antériorité pour le passé ou de postériorité pour le futur.

Du point de vue de la syntaxe, les langues des plaines se basent toujours sur la suite verbe, objet, sujet et utilisent de nombreux classificateurs pour relier les termes entre eux.

Les langues oxotllies

Les langues oxotllies regroupent l’oxotlli ainsi que les langues de nombreuses cultures oxotllies dont le zinirt, le mara ou encore l’akabim. Il s’agit de langues peu agglutinantes faisant le plus souvent appel à des préfixes qu’à des suffixes. En effet ces langues se basent surtout sur un lexique très développé et complet comprenant de nombreux mots précis et indépendants permettant de distinguer des variations autour d’un même thème. Par exemple en zinirt, il existe plus de huit termes pour qualifier la notion de feuille selon sa taille, le type d’arbre, si elle est encore sur l’arbre ou non etc… Langue tonale faisant souvent la distinction entre voyelles longues et courtes, elles se distingue des autres par l’utilisation de clics, éléments totalement absents des autres grandes familles de langues.

Du point de vue de la conjugaison, les langues oxotllies sont assez diverses mais elles font généralement la distinction entre masculin et féminin et possèdent entre 5 et 8 temps.

La syntaxe des langues oxotllies se base sur la structure objet, sujet, verbe à l’exception notable de l’akabim qui suit une logique Sujet, verbe, objet.

Les langues tiguies

La langues tiguies regroupent toutes les variations autour de la langue du peuple du même nom. Bien qu’elles connaissent de nombreuses variations locales, ces variations sont totalement inter-compréhensibles sans beaucoup d’efforts. Il s’agit comme les autres langues de langues agglutinantes faisant appel à des suffixes et préfixes. Ces derniers ont surtout pour but de venir apporter des informations sur l’aspect général d’une chose ou d’un objet comme son sexe, sa couleur, sa taille etc… en revanche le nombre est toujours à part. Langue non tonale elle se distingue surtout des autres par l’utilisation récurrente de doubles, triples et même parfois quadruples syllabes. De manière récente elle semble avoir adopté le tl des langues vertes venant remplacer l’ancien son til ou toal.

Du point de vue de la conjugaison, les langues tiguies possèdent généralement cinq temps. Le passé, le passé antérieur, le présent, le futur et le futur antérieur. Il existe en revanche de nombreuses variations dans la conjugaison par des suffixes mis avant la terminaison. Ces ajouts permettent généralement de donner des marques de respect propres à un rang ou pour s’adresser à une divinité, un esprit etc…

Du point de vue de la syntaxe, les langues tiguies se basent sur la construction sujet, verbe, objet.