Vie quotidienne
Généralités :
Si chaque peuple possède, ses coutumes, croyances, rituels etc… qui lui sont propres, la vie quotidienne des gens du commun est finalement plutôt similaire dans l’ensemble. En effet les agriculteurs, esclaves, artisans, pêcheurs, chasseurs, marchands, guerriers etc… quelle que soit leur origine partage un mode de vie très similaire. Ces derniers ne quitteront que rarement voire jamais leur village et ses environs à l’exception des marchands et guerriers. La vie des individus du commun est essentiellement liée au soleil. En effet en l’absence de méthodes d’éclairage plus efficace que des torches en résine, quelques braseros dans les grandes villes et de rares lampes à graisse; la plupart des personnes se lèvent et se couchent le plus souvent avec le soleil sauf dans des cas de festivités. De plus le jour est souvent perçu comme la plus petite unité de temps et il n’y a pas officiellement d’heures, de minutes ou de seconde, l’appréciation du temps est très approximative et dépend du soleil. A noter que dans les grandes villes ou centres religieux on trouve parfois de grands pylônes de pierres dont l’ombre permet de se situer autant durant la journée (ce n’est pourtant pas un cadran solaire à proprement parler) qu’au cours de l’année. De même dans les villes et villages disposant de grands temples, il arrive que des apprentis aient pour tâche de signaler à l’aide de gongs en bois ou de conques certains moments du jour et de la nuit ce qui permet par exemple aux habitants de savoir quand aller aux champs.
Un autre point important à garder en tête et qui concerne surtout les grandes villes sont les échanges qui peuvent se faire entre les peuples. Si les petits villages sont des entités souvent très renfermées sur elles même ne contenant qu’une ethnie (avec parfois un membre d’un autre peuple mis de force à sa tête), il n’est pas rare que dans les grandes villes, plusieurs peuples cohabitent plus ou moins. Dans ces cas il arrive souvent que les traditions et coutumes des uns déteignent sur les autres.
Un dernier point particulièrement important est l’importance donnée à la cellule fondamentale. Cette notion est très vague et varie tant en fonction du peuple que du milieu. Il peut s’agir du clan chez les tiguis, de la famille chez la noblesse atlec, du village ou plus simplement d’un quartier ou d’un groupe. Généralement cette cellule fondamentale correspond à une ou plusieurs familles exerçant une même activité et payant leurs impôts/tribus en commun qu’il s’agisse de fournir des travailleurs pour les grands chantiers (routes, constructions de temples etc…), participer aux conflits armés, participer aux récoltes dans les terres du seigneur ou plus directement fournir une partie de sa production. Généralement cette cellule dispose d’un terrain propre dont elle a au moins l’usufruit quand ce n’est pas la propriété et produit les biens non pas pour l’individu et non pas pour l’ensemble de la cellule. Dans ce contexte un individu n’est jamais isolé puisque s’il est malade, blessé, trop jeune ou trop vieux, les autres membres de la cellule pourvoiront à ses besoins et effectueront ses tâches. De même l’individualisme est plutôt mal vu et toute personne qui agirait seulement dans ses intérêts propres ou ne ferait pas sa part du travail pourrait être sanctionnée par les autres membres du groupe. Si dans les petits villages ou chez les peuples comme les tiguis ou oxotllis, cette cellule se confond avec le clan, elle est particulièrement importante dans les grandes villes.
Particularités :
-atlecs : chez les atlecs, la vie des habitants continue la nuit puisqu’on attend d’eux qu’ils se réveillent une à deux fois par nuit à des moments précis pour sacrifier un peu de sang à leur qetec sur un petit autel dont ils disposent dans leur maison.
-cutchakan : la notion de cellule fondamentale est très peu présente au sein de ce peuple. En effet si la communauté a son importance l’individualisme d’une personne ne peut pas y être reproché s’il suit sa voie.
-akoutlal : la cellule nommée chitempa comprend l’ensemble des personnes vivant le plus souvent sur un même ilot (ou dans un même quartier) et effectuant une même activité. Elle est très importante et la faute d’un de ses membres peut être rejetée sur l’ensemble des autres si le fautif s’est enfuit.
Alimentation
L’alimentation est très diverse et ce en fonction de deux facteurs : le lieu géographique et l’origine des personnes. En effet s’il existe quelques variations liées aux peuples l’une des principales sources de différence dans l’alimentation provient du lieu car les aliments disponibles et cultivés ne sont pas les mêmes dans les jungles, dans les montagnes ou dans les plaines arides ; et de même les personnes d’origine sociale supérieure ou très riches auront généralement un régime alimentaire plus riche en viande et plus diversifié. Quoiqu’il en soit les peuples partagent de manière globale un certain nombre de points communs. En premier lieu on trouve généralement deux repas par jour l’un étant pris le matin après le réveil ou en cours de matinée et le second en fin d’après-midi. Chez la plupart des peuples et plus particulièrement pour les personnes effectuant une activité physique ou hors des grandes villes c’est le repas du matin qui est le plus copieux. Il arrive de plus que de nombreuses personnes prennent un encas froid en cours de journée comme une pomme de terre, ou une bouillie de maïs, de quinoa ou d’amarante préparée à l’avance et transportée dans une calebasse fermée. Les repas en tant que tels sont rarement pris seuls pour les gens du commun. Le plus souvent composés d’un plat unique accompagné de galettes de maïs et de sauces, ils sont une occasion de partager et d’échanger au sein de la cellule fondamentale de l’activité qu’il s’agisse de la famille, du clan, du village ou bien dans le cas des villes d’un quartier comprenant plusieurs familles effectuant une même tâche et payant ses impôts en commun. Généralement quand des esclaves sont présents ils sont invités à partager le repas avec leur maître et leur famille (parfois sur une table à part).
Dans la plupart des sociétés les repas sont préparés par les enfants, vieillards ainsi que les femmes ne travaillant pas ou par des esclaves dont c’est la tâche. Le matériel utilisé est plutôt limité et commun à tous les peuples et on y trouve : des couteaux en silex ou en obsidienne, des cuillères en os et en bois, des casseroles et grandes marmites en terre cuite, de grandes plaques de pierre ou de céramique servant à la cuisson des galettes de maïs et des outils pour moudre le blé ou certaines graines qu’il s’agisse de mortiers et de pilons ou de roues de pierres. Les repas nécessitent le plus souvent un certain temps de préparation et les aliments sont généralement bouillis directement dans l’eau ou dans des feuilles de maïs, grillés ou cuits à la broche quand ils ne sont pas tous simplement mangés crus. Une autre méthode surtout pratiquée par les peuples vivants dans les plaines arides et les montagnes lors des grandes fêtes consiste à creuser un trou dans le sol et y faire cuire des aliments (parfois dans des plats fermés) en les recouvrant de pierres chauffées. Une fois cuits les aliments sont mis à la disposition de tous les convives se servant le plus souvent à même le plat à l’aide de cuillères, de galettes de maïs ou de leurs mains, les assiettes étant généralement utilisées par les nobles ou lors de grandes occasions. A noter que les feuilles de certaines plantes sont parfois utilisées comme plats de service.
Les aliments en eux-mêmes sont la plus grande variable de l’alimentation et ils dépendent principalement du lieu de vie des personnes. En effet à part les nobles et riches marchands, la plupart des personnes du peuple doit se contenter des fruits, légumes et autres aliments locaux issus de sa chasse, cueillette voire sa propre récolte. Quoiqu’il en soit l’un des aliments de base de la majorité des peuples quel que soit le milieu (à l’exception des oxotllis et de certains cutchakans) est le maïs qui peut être consommé bouilli, utilisé pour réaliser des galettes et tamales, ou encore cuit en popcorn pour réaliser des encas.
A ces aliments de base s’ajoutent par moments poissons, crustacés, batraciens, insectes (principalement criquets, sauterelle, vers, fourmis et larves d’abeilles) et éventuels produits de la chasse. A ce titre, les peuples vivant près de rivières ou de marais ont généralement plus chanceux puisqu’il est très commun d’agrémenter les repas de poissons, oiseaux lacustres et autres amphibiens ; là où la chasse peut s’avérer plus aléatoire. De manière globale l’alimentation est plus riche en viande dans les petits villages de chasseurs cueilleurs que dans les grandes villes. Pour pallier à ce manque de viande, et nettoyer les restes végétaux, de nombreuses maisons principalement chez les zacoalts et atlecs ont pour animaux de compagnies de petits groupes de gros cochons d’indes qui sont mangés (ou vendus) une fois adultes. A noter que pour conserver les aliments et notamment la viande et le poisson, on utilisait la salaison, le fumage, le boucanage (fumage à l’aire libre sur une longue période de temps) et le séchage au soleil.
A noter que si la chasse a bien souvent pour but l’alimentation, un certain nombre d’espèces sont chassées pour leur peau (coyotes, renards, jaguars, ocelots, lynx, pumas…) et de nombreuses espèces d’oiseaux sont chassées pour leur plumes (ara, flamant rouge, toucan, colibri, quetzal, ibis rouge, tunqui, aigles, hiboux, chouettes…). Certains oiseaux comme les aras et de petits singes comme les capucins, tamarins ou ouistitis sont aussi chassés dans le but d’en faire des animaux de compagnie.
Pour ce qui est des boissons accompagnant les repas elles sont très variables. Près des rivières ou des sources d’eau saines, l’eau est la principale boisson. D’ailleurs dans les grandes villes particulièrement chez les atlecs on trouve tout un réseau d’aqueducs le plus souvent ouverts amenant l’eau depuis des sources distantes, ainsi que de nombreux puits menant à des sources enterrées. Il existe aussi de nombreux systèmes prenant la forme de grandes cuves étanches enterrées pour retenir l’eau dans les régions arides. A côté de l’eau on trouve tout un ensemble de boissons diverses. Si les boissons à base de cacao comme le pinole (maïs grillé, cacao et piment délayé dans de l’eau) ou le xocoalt (cacao, vanille, piment, graines de roucou) sont souvent réservés aux grandes occasions ou aux plus riches, on trouve tout un ensemble d’alcools fermentés à base de diverses plantes et où de miel. Il existe aussi tout un ensemble d’infusions à base de plantes notamment : de coca, de vanille, de lapacho, d’écorce d’aiku ou encore de yerba mate.
Particularités :
-atlecs : les atlecs mangent généralement trois repas par jours, de plus ils sont de grands consommateurs de soupes qu’ils consomment avant le repas du soir. Leur alimentation semble avoir été fortement influencée par les Itzocs durant l’ère de l’or et la pomme de terre y possède une place importante notamment dans les soupes. Les atlecs non paretche ne consomment généralement pas de viande à l’exception du cochon d’inde lors des grands évènements et de quelques oiseaux de manière occasionnels.
-akoutlal : du fait de leur mode de vie, les akoutlals mangent pour ainsi dire du poisson ou des crustacés presque à chaque repas parfois remplacé par des oiseaux lacustres. En revanche la consommation de viande est strictement encadrée et n’est réservée qu’à certaines occasions.
-oxotllis : chez les oxotllis le principal repas et le seul pris en commun est généralement celui du soir où l’on partage les produits de la chasse et de la récolte du jour. De plus, certaines communautés de ce peuple comme les xibans consomment peu de maïs du fait de ses méthodes agricoles.
-jungle : dans les petits villages de jungles principalement oxotllis et cutchakan c’est parfois le manioc et non pas le maïs qui est à la base de l’alimentation. Ce dernier est souvent mis dans l’eau plusieurs jours puis épluché, râpé et séché pour obtenir une farine épaisse. Cette farine sera ensuite consommée grillée, dans des bouillons ou sous formes de grandes galettes épaisses.
Activités récréatives
Qu’il s’agisse du travail au sein de la famille, de l’activité d’artisanat ou même des travaux sur les grands chantiers, bien souvent le travail n’est pas perçu comme une contrainte par la plupart des peuples qui ne sont pas esclaves. En effet le travail est avant tout perçu comme une activité sociale utile à la communauté dans lequel les membres d’une même cellule agissent ensemble et pour eux sans qu’il existe bien souvent de réelle hiérarchie au sein du groupe. En effet bien que dans les activités d’artisanat il y ait une forme de « maître » ou qu’au sein des grands chantiers il y ait des ingénieurs ou autorités en charge de diriger les travaux, il est assez rare que les personnes aient à effectuer un quota (encore moins au niveau individuel) ou soit contraintes à des horaires précises. Il n’empêche que le travail n’est pas toujours une activité simple et les peuples possèdent de nombreuses activités et occupations récréatives qu’il s’agisse de jeux à proprement parler, de musiques et chants, de danses ou encore la consommation de certaines substances.
Les jeux
On trouve tout un ensemble de jeux de plateaux et de dés utilisés par les différents peuples (voir p. 113). Ces derniers peuvent prendre de nombreuses formes laissant plus ou moins de place au hasard et il n’est pas rare qu’un même jeu possède des règles variables selon les peuples, régions voire même entre différents villes et villages. En réalité ces jeux au sens classique du terme sont pour la plupart considérés comme des loisirs réservés soit aux personnes qui ont du temps (riches marchands, nobles etc…) soit sont le plus souvent pratiqués lors de festivités ou dans les périodes creuses. Il existe malgré tout des personnes qui tentent de gagner leur vie par le jeu participant à des tournois ou affrontant d’autres joueurs connus. Ces personnes sont alors dans la quasi-totalité des sociétés vus d’une manière paradoxale. D’une part on les considère d’un mauvais œil car ne participant pas vraiment aux activités du groupe, ils sont ainsi vus aux même titre que des personnes malades ou alcooliques voir comme ayant été maudits par un viratcha ou un qetec. Ainsi les personnes perdant tout au jeu sont souvent traitées avec un profond mépris. Cependant si un joueur arrive à se faire un nom, il est alors paradoxalement traité avec un grand respect puisqu’il est jugé à la fois très compétent dans son domaine et ayant la faveur des dieux. Il est alors sujet à de nombreuses attentions et peut même être recruté pour le service exclusif d’une noble famille que ce soit pour enseigner à ses membres comment bien jouer où la représenter lors de tournois.
Au-delà des simples jeux on trouve quelques autres activités pratiquées comme la lutte ou les divers jeux de balles dont le tatchali. Bien que l’on puisse qualifier ces jeux de sports, la notion de sport en elle-même n’existe pas. En effet de son côté le tatchali est avant tout vu comme une activité à forte connotation religieuse et mystique. Bien que sa pratique soit souvent réservée à une élite ou à des joueurs professionnels (même si ce n’est pas toujours le cas), il attire souvent une foule de spectateurs ravis d’assister aux parties. La lutte elle, revêt un aspect très différent puisqu’elle est essentiellement pratiquée par les guerriers ou apprentis dans le but de préparer leurs corps et éventuellement d’apprendre à capturer leurs futurs adversaires. La lutte n’est donc pas une activité ludique et on constate même qu’il n’existe pas à proprement parler de tournois de lutte. De manière plus large la notion de tournoi sportif est quasiment absente de la culture des peuples de Catchaluk.
Un dernier jeu auquel assistent de nombreuses personnes et y participent certaines sont les sacrifices gladiatoriaux. Autant activités rituelles que défouloirs pour les peuples, ces combats ne sont en réalité pratiqués que dans certaines grandes villes de l’empire atlec et des royaumes zacoalts. Les modalités de la gladiature sont souvent très différentes mais gardent un point commun. Tout d’abord les combats s’effectuent toujours devant un temple sur une grande pierre ronde souvent sculptée et rehaussée d’1 mètre dont la taille peut varier entre 3 et 7 mètres de diamètre. La gladiature est avant tout une activité sacrée où les gladiateurs sont des volontaires, indépendants sélectionnés par les prêtres. Le but des combats est de blesser suffisamment l’adversaire pour réussir à le capturer soit de le faire tomber hors de l’arène. Dans les deux cas le perdant sera immédiatement amené par des prêtres en haut de la pyramide et sacrifié. Pour ce qui est des participants on trouve principalement deux modalités. Soit il s’agit de prisonniers de guerre et d’esclaves destinés à être sacrifiés. Dans ce cas les prisonniers sont amenés un à un vers l’arène et sont armés de bois sans tranchants et de bouclier sen papier et sont attachés par une corde au centre du cercle. Dans ce cas les combats s’enchainent et plusieurs gladiateurs se relaient. Si d’aventure un prisonnier malgré ses désavantages gagnait le combat le gladiateur serait alors sacrifié à sa place et il serait libre de partir avec quelques richesses et un grand sac de nourriture. L’autre forme de combat quant à elle oppose deux véritables gladiateurs. Ce type de combat a souvent lieu avant le début d’une campagne pour s’attirer les faveurs du qetec, ou comme démonstration lors de négociations entre notchapas ou paretche. Par ce combat celui qui invite veut montrer sa puissance et la valeur de ses hommes. A noter que les combats sont toujours publics et qu’il n’est pas rare qu’ils soient accompagnés de distribution de nourriture et de vêtements.
Alcool
Qu’il s’agisse d’alcool, de tabac ou d’autres plantes/champignons ; on trouve tout un ensemble d’aliments et de boissons consommées à des fins récréatives. Parfois très tolérées comme au sein des sociétés zacoalts et cutchakans, autorisées avec modération à l’instar de chez les tiguis, certaines tribues oxotllies et akoutlals ou particulièrement encadrées et réservées à certaines occasions et certaines personnes comme pour les atlecs ces substances sont souvent très appréciées et de natures diverses.
La principale et la plus commune est incontestablement l’alcool. Obtenu grâce à la fermentation de diverses plantes dans de l’eau, on trouve tout un ensemble d’alcools allant de boissons faiblement alcoolisées consommées au quotidien à des alcools particulièrement forts. Parmi les plus communs on trouve :
-la chicha : bière de maïs obtenue après avoir mastiqué le maïs puis l’avoir craché dans de grandes cuves d’eau en terre cuite qui sont ensuite fermées hermétiquement. La couleur de la boisson dépend de la couleur du maïs utilisé. Elle est généralement peu alcoolisée mais est parfois laissée à macérer plus longtemps pour donner un produit plus fort. A noter que si les atlecs interdisent la consommation de boisson alcoolisée hors de certaines fêtes et à certaines catégories de la population, et que l’ébriété publique est fortement punie ; la chicha faiblement alcoolisée est en réalité une boisson de base qui n’est pas considérée comme un véritable alcool.
-le cachiri : boisson exclusivement consommée par les tribues oxotllis du sud, elle est produite par la fermentation du manioc auquel on ajoute parfois un peu de miel.
-le camba : semblable à la chicha mais moins alcoolisée, la boisson est obtenue grâce à la fermentation d’arachides mâchées dans de l’eau.
-le balché : boisson fermentée à base de miel, d’eau et de l’écorce du balche, elle est plutôt rare est réservée à certaines zones des jungle de l’est où l’arbre est présent.
-le pulque : particulièrement populaire chez les zacoalts et dans les régions plus arides, le pulque est fermenté à base de sève d’agave.
-le taruba : pâte fermentée à base de pulpe de manioc et de feuilles de curumy pillées que l’on dissout dans l’eau après une semaine de fermentation puis que l’on filtre.
Autres substances récréatives
Au-delà des alcools, une autre substance souvent consommé est le tabac. Substance très appréciée sa consommation en public est souvent vue comme une marque de dignité et de réussite. Paradoxalement un homme pauvre consommant du tabac sera vu comme une personne arrogante et ce quel que soit son peuple d’appartenance. Le tabac est principalement consommé de deux manières. La plus commune est brut sous forme de feuilles séchées dans des pipes faites de bois, d’os ou en terre cuite. Certaines pipes sont particulièrement travaillées et les pipes des notchapas sont souvent finement sculptées, peintes et ornées de pierres précieuses. Il arrive même que l’on trouve occasionnellement des pipes faites de jade. L’autre manière de consommer le tabac est sous forme de cigares. Les cigares sont alors le plus souvent des roseaux ou autres plantes creuses que l’on bourre à l’aide de feuilles de tabacs séchées, de charbon de bois et de divers aromates comme de la vanille, du cacao moulu etc…
Si l’alcool et le tabac sont les substances les plus consommées il arrive que chez certains peuples notamment certaines tribues oxotllis et les akoutlals mais aussi les noblesses atlec et zacoalt, on consomme diverses plantes et champignons aux effets hallucinogènes. Si en temps normal de telles substances sont réservées aux chamans et aux prêtres, certains individus ont développé un certain goût pour ces plantes et n’hésitent pas à payer une fortune pour s’en procurer.
Autres activités récréatives
On trouve un grand nombres d’autres activités récréatives comme les chants (p. 126) qui accompagnent de nombreux aspects de la vie qu’il s’agisse de rituels, de la guerre, du travail ou bien des fêtes. Particulièrement variables selon les peuples et les lieux, les chants sont toujours accompagnés de musiques. De même les danses occupent une grande place dans la plupart des sociétés. A ce sujet elles peuvent attirer l’attention du peuple à plus d’un titre car s’il est invité à y participer lors de certaines fêtes, dans d’autres cas il assiste à des danses effectuées par des prêtres notables et guerriers de renom.
Une autre activité récréative liée aux précédentes est la poésie. Surtout pratiquée par les « nobles » ou personnes aspirants à de hautes fonctions, la poésie est un art délicat ayant différentes règles selon les peuples et usages locaux. Au départ simple outils de transmission de la pensée, le pratiquant sera vite amené à savoir composer lui-même ses poèmes et surtout à savoir improviser. En effet la poésie est considérée comme une part intégrante de l’art oratoire et si tous les discours ne sont pas forcément réalisés selon des règles de poésie strictes l’usage de formes imagées, de figures de styles, de formules rhétoriques et de formes ampoulées est particulièrement apprécié surtout par les zacoalts, atlecs et akoutlals. A ce titre des orateurs de renom s’affrontent parfois dans des joutes verbales pour le simple plaisir de l’exercice et ce en présence d’une foule souvent suspendue à leurs lèvres. Généralement la réaction de la foule déterminera le vainqueur et le vaincu. Paradoxalement l’art de la poésie est rarement écrit que ce soit au sein de codex ou sur la pierre car cela est considéré comme lui voler sa substance éphémère. A ce titre un poète qui ferait rédiger ses textes serait considéré comme particulièrement arrogant et on se moquerait de lui car il aurait « peur de perdre son talent » ou « n’aurait plus d’inspiration pour créer de nouvelles choses ».
Moins communes mais tout aussi appréciées, les spectacles et activités offerts par les troupes itinérantes sont une distraction très appréciée. Voyageant de villages en villages les troupes itinérantes offrent contre quelques vivres des nombreuses activités récréatives comme des spectacles de jongleurs ou acrobates, montre des créatures étranges ou humains atteints de difformités et font découvrir des objets venus de terres lointaines. C’est d’ailleurs souvent par le biais de ces troupes que les villages apprennent les évènements se passant au-delà de quelques jours de marche de leur lieu de vie et que les évènements les plus importants arrivent aux villages les plus reculés. Dans les villes il n’est pas rare qu’une troupe soit payée par le dirigeant pour offrir gratuitement un divertissement à la population durant quelques jours après quoi une autre troupe prendra la relève et ainsi de suite.
Education
L’éducation apportée aux jeunes enfants dépend principalement de trois facteurs : le peuple, le milieu d’origine et le lieu de vie (ville ou village). De manière globale on distingue cinq périodes dans la vie d’une personne : la petite enfance, l’enfance et l’âge de jeune adulte, l’âge adulte, la vieillesse.
Durant la petite enfance l’éducation est essentiellement faite à la maison par la famille ou éventuellement pour les oxotllis et cutchakan par l’ensemble du village et pour les tiguis par l’ensemble du clan. Quoiqu’il en soit cette première période dure généralement jusqu’à l’âge de 5 ou 7 ans selon les peuples, âge auquel l’enfant passe un premier rituel de passage et entre dans l’enfance à proprement parler.
L’enfance dure généralement jusque 12 ou 14 ans environ. C’est durant cette période que les différences commenceront à se marquer. Dans les petits villages et les quartiers les plus pauvres ainsi que chez les oxotllis, cutchakans, et tiguis, l’enfant commencera à apprendre le métier de ses parents en effectuant les tâches les plus simples. Il recevra aussi une éducation formelle auprès du prêtre local le plus souvent le soir ou le matin avant le travail. Dans les grandes villes zacoalts et atlecs, l’ensemble des enfants de cet âge s’ils peuvent être amenés à aider leurs parents dans leur activité, doivent recevoir une éducation au moins jusqu’à leurs 12 ans. Ce mode d’éducation mis en place par les atlecs repose sur deux entités distinctes, deux écoles qui pourront accueillir les enfants selon divers critères. D’un côté on trouve une école religieuse dirigée par les prêtres et s’exerçant dans un temple. Cette école agit comme une pension dans laquelle l’enfant vivra et où il devra effectuer tout un ensemble de tâches. L’éducation y est souvent très rigide demandant aux enfants de se lever plusieurs fois par nuit pour réaliser des rituels, d’apprendre de longs textes par cœur, de réaliser des autosacrifices etc… Ces écoles entrainent entres autres aux choses religieuses ainsi qu’aux arts oratoires et sont souvent réservés à une certaine élite et aux enfants de prêtres mais aussi aux enfants de personnes de renom comme de grands artisans, guerriers, artistes etc… L’autre école qui accepte tous les autres enfants est beaucoup plus orientée sur l’aspect militaire des choses. On y apprend la discipline, on y entretient son corps et les préceptes moraux y sont inculqués de manière dure. Les châtiments corporels y sont des punitions régulières tout comme le fait de faire respirer aux enfant peu sages la fumée de piments en train de bruler sur des braises. Si ces secondes écoles sont souvent dirigées par des militaires et combattants de renom, des prêtres y viennent régulièrement pour instruire les élèves avec les bases de l’histoire et du savoir vivre. A noter que ce second type d’école est plus présent chez les zacoalts que les atlecs. Quelle que soit l’école l’enfant ne pourra en sortir qu’avec l’accord de son maître qui recevra alors souvent des cadeaux de la part de l’élève en remerciement. Il est à noter que l’école, quelle que soit sa nature est totalement gratuite.
Une fois cet première éducation terminée et l’enfant entré dans « l’âge adulte », la plupart des enfants continueront leur formation au sein de leur famille, quartier ou tribu pour bien apprendre leur métier. Seuls les enfants des nobles, ceux qui souhaitent devenir prêtre ou encore ceux ayant fait preuves de certaines aptitudes guerrières poursuivront une formation plus formelle hors de leur famille. Les enfants de nobles poursuivront généralement leurs études auprès de divers percepteurs embauchés pour l’occasion qui les prépareront à leur vie future. Les personnes souhaitant s’orienter vers la prêtrise continueront dans cette voie selon les méthodes classiques de leur peuple, enfin les jeunes adultes ayant de bonnes dispositions pour le combat pourront tenter de rejoindre un ordre guerrier.
L’âge adulte à proprement parler commencera lui vers 18 ou 22 ans selon les peuples et les coutumes locales lorsque le jeune homme ou la jeune femme sera en âge de prendre une femme, ou un mari.